Cyril Derreumaux est arrivé en Martinique après une traversée record de l’Atlantique en kayak

Parti des Canaries le 23 décembre dernier, le Franco-Américain a réalisé un exploit en solitaire sans assistance dans un kayak d’un mètre de large par 7 mètres de long. L’embarcation était équipée d’un GPS, de panneaux solaire, de deux batteries et d’un dessalinisateur d’eau de mer.

Après son record en 2022 lors de la traversée Californie – Hawaï en 91 jours avec ce même kayak, c’est un nouvel exploit pour Cyril Derreumaux. Il s’est confié à Christian Boutrin

Je n’ai pas vu un être humain, je n’ai pas marché pendant 71 jours, je n’ai pas vu la terre pendant 71 jours. Là, j’ai eu une connexion avec l’océan qui est vraiment fantastique, avec les oiseaux et les autres animaux marins. Vraiment, parce que quand tu es tout seul, il y a un côté spirituel avec l’océan, une connexion qui se fait. Et avec le bateau, bien sûr, parce que le bateau, c’est mon cocon. J’ai eu vraiment du mauvais temps avec des gros vents, c’est devenu mon cocon

Etat d’esprit et fatigue

Quant à l’état d’esprit nécessaire pour traverser l’océan, pour le rameur, il n’y a pas de secret : il faut être dans l’instant présent.

C’est comme manger un éléphant. Une bouchée à la fois. C’est un jour à la fois. Il ne faut pas penser à l’arrivée. Tout ce qui est passé, la semaine dernière, on s’en fout. Si c’est hier, on s’en fout. Il ne faut pas penser au futur. Il faut être présent, toujours, toujours, toujours

La gestion de la fatigue et du sommeil est très compliquée sur ce frêle esquif. Malgré une bonne préparation mentale, le navigateur ne cache pas son plaisir d’être arrivé en Martinique :

Tu ne dors pas bien, tu fais 10 heures de kayak par jour, tu es complètement crevé. Et en même temps, il faut manger, il faut boire, il faut tout faire en même temps et surtout garder le mental heureux d’être là. Et quand on approche la Martinique, quand on voit Terre, c’est un bonheur. C’est peut-être le meilleur moment. C’est le meilleur moment, mais en même temps, ça veut dire aussi que l’aventure se termine. Mais les aventures, on en aura d’autres