dans l’univers d’une passionnée de la céramique

Quand Isabelle Gallant est dans son atelier à travailler l’argile sur son tour de potier, elle atteint en quelque sorte un état de grâce, étant tellement absorbée par sa création qu’elle en oublie le temps. L’artiste céramiste originaire de Grande-Digue qui a son atelier attenant à sa résidence à Dieppe aime partager sa passion.

L’Acadie Nouvelle a visité l’atelier de l’artiste qui est aussi coordonnatrice technicienne du studio de poterie du Centre des arts et de la culture de Dieppe, en plus d’offrir des ateliers de céramique aux adultes. Des outils, du grès, un tour et un four pour la cuisson des oeuvres, ainsi que quelques pièces exposées sur des étagères meublent son petit atelier. Cette passion pour la poterie remonte à l’enfance.

«Depuis que je me rappelle, j’ai toujours rêvé de ça. Mes parents avaient un petit canal derrière la maison, pis il y avait de la boue qui était argileuse. On s’amusait avec ça quand j’étais petite», raconte l’artiste.

Ce n’est qu’à l’âge adulte qu’elle a pu commencer véritablement à s’initier à cette forme d’art. Celle qui rêvait d’une carrière artistique se souvient qu’à l’école, les élèves n’étaient pas encouragés à faire carrière dans le domaine des arts. «À l’école, ils disent «non, les arts c’est pour tes passe-temps, c’est pour la retraite, donc ce n’est pas une carrière ça», relate l’artiste céramiste qui vient de franchir le cap de la cinquantaine.

À l’université pendant sa formation en psychologie, elle a suivi des cours de céramique, de dessin et de sculpture.

Après ses études de maîtrise en psychologie, elle a pu suivre des cours de poterie au Ontario College of Art & Design pendant qu’elle vivait à Toronto. Son expérience a dépassé tout ce qu’elle avait imaginé. Elle avait trouvé sa vocation.

«J’allais là, pis c’était comme si le temps disparaissait. Je faisais le cours et je restais après le cours jusqu’à la fermeture du studio. Je faisais ça les fins de semaine.»

Elle a suivi d’autres formations dans des studios privés de différents artistes. Revenue s’établir au Nouveau-Brunswick et quelques années après la naissance de son fils, elle a commencé à se servir des installations du studio de céramique du Centre des arts et de la culture de Dieppe qui est doté d’équipements et de huit tours de potier. C’est ainsi qu’elle a commencé à donner des cours d’introduction à la céramique. Depuis 2019, elle combine ses deux passions, la céramique et l’enseignement, en plus de coordonner le studio de poterie du CACD depuis septembre dernier. Quand la pandémie est arrivée, elle a aménagé aussi son propre studio de poterie dans son garage.

 

La poterie, un art populaire

Le studio du CACD compte 25 membres et il y a une liste d’attente de gens intéressés à se joindre au groupe. La poterie connaît un regain de popularité, mentionne l’artiste. Les ateliers qu’elle donne se remplissent rapidement. Ses étudiants, principalement des femmes, sont de tous les âges et de divers milieux. Isabelle Gallant croit que la pandémie a contribué à cet essor.

«Depuis la pandémie, je pense que les gens avaient juste besoin de quelque chose pour exprimer ce qu’on a en dedans et sortir de sa tête. Quand tu fais de la poterie, tu es tellement dans ton corps, tu es dans le moment présent, donc tu ne t’inquiètes plus de rien. Ça aide vraiment avec le niveau de stress, puis l’anxiété.»

«Les gens se donnent la permission de faire des choses qu’ils désiraient depuis longtemps parce que mes élèves disent toutes «ça fait longtemps que je voulais faire un cours de poterie».

Le studio de Dieppe est le plus grand atelier de céramique de la région et un des deux seuls à offrir des cours, mentionne la céramiste. L’artiste aime explorer, essayer de nouvelles choses constamment, préférant la création aux œuvres sur commande. Elle n’est pas du genre à réaliser des collections, privilégiant l’exploration.

«J’aime la couleur, j’aime expérimenter avec les glaçures, voir ce qui va arriver si on combine deux ou trois différentes glaçures.»

L’artiste s’intéresse particulièrement aux objets ayant des formes fluides et agréables à tenir.

«J’aime quand je bois ma tasse de café qu’il y a des petits détails à toucher puis à voir, des différences de texture […]. J’apprécie ce moment-là parce que je bois dans une tasse que j’aime toucher, puis j’aime le contact. C’est beaucoup ça, je pense, qui m’inspire.»

Si elle réalise principalement des poteries utilitaires comme des tasses, des bols et des vases, il lui arrive de créer des oeuvres décoratives avec la cuisson par le feu.

«C’est comme tout un autre monde pis c’est plein de surprises parce que les couleurs sortent des matériaux comme on a mis des algues, des fils de métal, du sel, des fleurs, des plantes, toutes sortes de choses comme ça. C’est ça qui réagit avec le feu et qui donne la couleur donc il y a encore plus de surprises!»

La potière offrira aussi des ateliers à des élèves d’une classe de 6e année de l’École Champlain au printemps. Elle adore autant l’enseignement que la création. «Enseigner la poterie puis voir naître la passion chez les gens, c’est juste magique.»

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