de l’équitation au skateboard, ce petit plaisir de découvrir des sports peu télévisés


Comment je décide des sports que je vais voir à l’occasion des Jeux olympiques 2024 ? Rien de bien scientifique : du pragmatisme saupoudré de recherche du plaisir. Je procède comme au restaurant, où je ne mange que des plats que je ne préparerais jamais chez moi ; par conséquent, j’ai suivi ce lundi des disciplines que je ne pourrais jamais regarder à la télévision, non pas par faute d’envie, mais par faute d’offre sur petit écran. J’ai d’ailleurs réussi l’exploit d’observer deux épreuves bien distinctes, dans deux lieux très différents, au grand air et sous (enfin) un soleil brûlant.

Le matin, c’était équitation pour moi, avec le concours complet par équipe où la France a remporté l’argent, le Château de Versailles faisant office de toile de fond ; l’après-midi, je me suis collée au skateboard en plein cœur de Paris. Depuis mon poste de travail, je voyais la Tour Eiffel, le Grand Palais, les Champs-Élysées, la Concorde… Pas mal, non, cette séance sport-musée ? Il paraît que l’équitation serait sur la sellette aux JO, tandis que le skateboard, lui, pourrait être consacré sport olympique – à Paris, il est en démonstration.

La triste histoire de Chaman Dumontceau

Commençons par l’équitation. Quel serait le problème avec ce sport ? Lors des précédents JO à Tokyo, une cavalière engagée dans l’épreuve du pentathlon s’était acharnée à coups de cravache sur sa monture qui refusait d’avancer. Un cheval crachant du sang par les naseaux a été aperçu lors de l’épreuve d’obstacles… Triste. De quoi susciter l’ire des défenseurs de nos amis les animaux qui, pour certains, aiment les démonstrations spectaculaires. D’ailleurs, au Château de Versailles, on craint des actions d’associations à l’occasion des JO… L’organisateur Paris 2024 et le CIO mettent donc le paquet en matière de communication pour se prévaloir qu’ils se soucient du bien-être animal. Soit. Un délégué dédié à ce thème est même présent tout au long des compétitions…

Dans les tribunes, l’ambiance était plutôt au calme qu’à la protestation. « Dans le respect des chevaux, restez fairplay », répétait le speaker. Une étrange injonction. Je l’ai tournée dix fois dans ma tête, je n’ai pas compris sa signification. Dans tous les cas, j’ai vu beaucoup de mamours à Versailles. Comment ne pas craquer en effet devant Diabolo menthe, Fascination, Triton Fontaine et même pour Chaman Dumontceau… Ce dernier fait couple avec le Français Stéphane Landois, mais par le passé, cet hongre gris avait une autre propriétaire, Thaïs Meheust. En 2019, cette jeune cavalière prodige décède en pleine compétition. Chaman Dumontceau a chuté et s’est écrasé lourdement sur elle.

De l’art de manier la planche

Changeons d’atmosphère et arrêtons-nous sur le stakeboard plus joyeux. Je m’y étais intéressée car j’avais lu un peu partout qu’un Français (Aurélien Giraud) était assuré d’avoir l’or. Sauf que le skate est un sport, et le champion tricolore n’a même pas atteint la finale. Ah les journalistes et leur pari… Moi, je m’étais préparée. De quelle façon ? En passant un coup de fil à un ami. Il s’agit d’Olivier Hertel, que vous connaissez bien chers lecteurs : il œuvre au service Santé, adore la science, et rien que la science, et il pratique le skate depuis des décennies. Il m’a expliqué les rudiments de ce sport de haut niveau.

Il s’agirait de dompter du mobilier urbain – des trottoirs, des barrières etc. – en sautant. Puis mon prof’ de sciences du skate, Olivier, s’est focalisé en particulier sur le mouvement de rotation de la planche. Elle doit être réalisée la planche à la verticale, et non à l’horizontale. Il insistait beaucoup : « Tu comprendras, en assistant aux épreuves » Puis plus cash : « Le risque, c’est de se la prendre dans la raie des fesses. Tu verras. »

Sur place à La Concorde, j’ai d’abord regardé le public, qui n’était pas bien plus jeune que celui présent à Versailles, et pas beaucoup plus smart. Puis mes yeux se sont tournés vers les sportifs et leur planche. En effet, Olivier avait raison. À part ça, le champion olympique de la discipline s’appelle Yuto Horigome, et il est japonais. Les organisateurs des JO 2028, à Los Angeles, ont déjà annoncé qu’ils inscrivaient ce sport au programme.

L’instant ukrainien

Ah, je ne voudrais pas vous mentir… J’ai assisté à une troisième épreuve aujourd’hui. Après le skateboard, j’ai rejoint le Grand Palais pour suivre les demi-finales de sabre femmes. J’avais vu que l’Ukrainienne Olga Kharlan en était. Car, oui, il y a des épreuves que je ne veux pas rater, mais aussi des champions, de grands champions, présents à Paris. Multichampionne du monde, elle valait le déplacement. Non pas exclusivement pour son palmarès, mais pour son parcours.

À LIRE AUSSI Brittney Griner, des prisons russes aux parquets olympiquesEn 2023, enfreignant le règlement de la fédération internationale d’escrime, elle avait refusé de serrer la main d’une adversaire en plein Mondiaux. Pourquoi ? Car elle était russe (Anna Smirnova). Dans un premier temps, Kharlan avait été disqualifiée, avant que le CIO ne lui garantisse une place aux JO. À Paris, devant un public acquis à sa cause, elle s’est offert le bronze.


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