De retour en mairie de Monaco, Georges Marsan clame son innocence: « Je n’ai rien à me reprocher »

C’est un homme touché mais pas coulé. Et engagé à défendre son honneur. D’une voix parfois chancelante – marquée par la solennité du moment -, Georges Marsan s’est montré serein ce mardi matin en mairie. L’heure était à sa première prise de parole après un silence de près de quatre mois imposé par son inculpation en décembre pour corruption active sur un agent public national, corruption passive par un agent public national, trafics d’influence actif et passif, prise illégale d’intérêt par un agent public national et association de malfaiteurs.

Ses 48 heures de garde à vue, les raisons de son inculpation, l’empêchement d’exercer son rôle de maire, son ressenti personnel sur la situation… Beaucoup de questions mais pas de réponse. Georges Marsan n’avait pas l’intention, ce mardi, de retracer le fil de l’affaire dans laquelle il est embourbé depuis quatre mois.

« J’ai donné toutes les informations lors des auditions »

« Concernant les faits, je n’ai, en mon âme et conscience, rien à me reprocher. J’ai donné toutes les informations lors des auditions et je n’aurai de cesse que de faire établir mon innocence. Je n’ai rien à déclarer sur le fond du dossier, je réserve toutes ces interventions à l’enquête. Une fois mon innocence établie, je ferai un retour complet sur cette affaire dans la presse. »

Le 8 avril dernier, Georges Marsan a pu retrouver sa mairie à la faveur d’une levée partielle de son contrôle judiciaire. Et s’est réinstallé – alors que son inculpation lui interdisait jusqu’alors – dans son fauteuil avec « une grande émotion et une grande joie de reprendre mon rôle de maire et de pouvoir me mettre au service des Monégasques et des résidents », a-t-il expliqué face à la presse.

« La présidente du Tribunal a décidé de lever partiellement mon contrôle judiciaire. Nous avions demandé la levée de ces mesures il y a un mois et demi, j’aurais préféré revenir plus rapidement mais j’ai accepté la décision des juges. La seule restriction tient désormais au contact avec les personnes en attente d’audition par les services de police. Concrètement, j’exerce à nouveau de plein droit mes fonctions de maire et j’entends bien les exercer pleinement. »

« Je suis seulement mis en examen (…) regardez ce qui se passe dans les pays voisins »

Pleinement, avec la présomption d’innocence tout en restant inculpé par la justice. « Le terme monégasque est fort », estime Georges Marsan, « mais il signifie que je suis seulement mis en examen. C’est tout à fait compatible avec l’exercice de mes fonctions, regardez ce qui se passe dans les pays voisins ».

Cette prise de parole solennelle ce mardi – en présence de l’ensemble des conseillers communaux – tendait à montrer un homme au travail, de retour dans la gestion quotidienne de la commune. Ce qu’il a fait depuis le 8 avril, huit jours avant de s’exprimer publiquement.

« Ma priorité était de retrouver mon équipe, le secrétariat général, les services, de les remercier et de faire le point sur les dossiers. Désormais, il ne s’agit pas d’un nouveau départ mais bien de la poursuite du mandat pour lequel les Monégasques attendent de nous tous, élus et personnels, que nous parvenions à atteindre les objectifs très élevés que nous nous sommes fixés », rappelle le maire.

Dans son viseur notamment, l’ouverture pour la fin de l’année de la nouvelle médiathèque et d’une nouvelle salle de spectacles à l’îlot Pasteur. Mais aussi dans quelques jours, la fin des travaux dans la salle du Conseil. Là où il pourrait à nouveau prochainement, présider un conseil communal.

Photo Jean-François Ottonello.

« Ma famille très proche m’a demandé de démissionner, elle connaissait déjà ma réponse »

Par la négative, Georges Marsan a répondu à la question de savoir si, après son inculpation, il avait envisagé de démissionner de son poste de maire de Monaco.

« Ma famille très proche me l’a demandé, elle connaissait déjà ma réponse », souligne-t-il. « J’ai tout de suite dit au juge à ma sortie de garde à vue que je voulais établir mon innocence. Je n’ai jamais profité de ma position de maire, je veux me défendre. Ça m’a motivé et je savais qu’il y avait derrière moi une équipe qui a continué à faire fonctionner la mairie et le conseil. »

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