DECRYPTAGE. Présidentielle 2027 : Dominique de Villepin, le retour ? « Un bon candidat… sans électeur »

l’essentiel
Dominique de Villepin est devenue la deuxième personnalité politique préférée des Français selon un baromètre politiue récent.D’ici à s’imaginer revenir dans la course pour 2027 ? Certains y pensent déjà.
 

La popularité de Dominique de Villepin, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac, est en pleine ascension. La dernière enquête de popularité du baromètre Cluster17 de février le place à la deuxième place des personnalités politiques préférée des Français, avec 35% de popularité, juste derrière Marine Le Pen. Son entrée surprenante dans le baromètre « bouscule radicalement le paysage » selon l’étude publiée par Le Point.

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— Dominique de Villepin (@Villepin) February 19, 2025

« Merci beaucoup de votre soutien et intérêt » a-t-il publié quelques heures après la sortie de l’étude, le mercredi 19 février, en prenant le soin d’indiquer un lien vers un site qui vous invite à lui laisser votre adresse e-mail, comme pour se constituer, déjà, une liste de futures recrues. Et de conclure son post sur X avec cette promesse :  » Nous reviendrons vers vous très bientôt ! ».

Une gauche séduite

L’ancien patron du quai d’Orsay ne doit pas sa popularité à la « droite de la droite » de l’électorat qui semble « peu l’apprécier », selon le sondage Cluster17. Dominique de Villepin parait en revanche séduire… à gauche. Certians se rappelleront qu’il a d’ailleurs été applaudi à la dernière fête de l’Humanité.

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Le baromètre de Cluster17 le confirme : il est la troisième personnalité politique préférée des électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2022, avec 58% d’opinions positives. « Il représente la droite que la gauche aime bien » explique Benjamin Morel, politologue et maître de conférence à l’université Paris-Panthéon-Assas 1. « Mais ce n’est que de la sympathie » nuance-t-il. Pour lui, « la gauche n’ira pas aux urnes pour Villepin ».

Des prises de position appréciées

Retiré de la politique active depuis plus de quinze ans, ce sont ses connaissances sur les questions internationales qui l’ont projeté sur la scène nationale, sur fond de conflit israélo-palestinien.

Mais sa légende, Dominique de Villepin l’a forgée en 2003, grâce à son discours à l’ONU contre la guerre en Irak.

« Il y a peu de personnalités politiques qui ont eu un discours aussi fort » commente le politologue Benjamin Morel. Grâce à cet événement et à ses prises de position non-alignées sur plusieurs conflits, l’ex-ministre des Affaires étrangères est devenu « une personnalité historique qui incarne une vision du pays ». « C’est primordial pour une présidentielle » confirme Benjamin Morel.

Une aspiration présidentielle

Ce désir présidentiel pour 2027, Dominique de Villepin le donne à voir de manière officieuse. Dans un entretien vidéo à Mediapart au début du mois de janvier, il a déclaré qu’il refusait de « ne pas être aux avant-postes » lors de la prochaine élection présidentielle.

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Bien qu’elle n’ait rien encore d’officielle, cette éventuelle candidature est déjà l’objet de soutien. Le Parisien du 25 février indique ainsi la création d’une tribune signée d’un comité de soutien « Villepin président ! ». Pour ces partisans frâichement déclarés, Dominique de Villepin « pourrait séduire un large éventail d’électeurs en France […] de la gauche à la droite ». Ils ajoutent :  » Villepin est un insoumis au nouvel ordre mondial ».

Pour le politologue Benjamin Morel, cette campagne qui ne dit pas encore son nom a un défaut principal : il manque une « organisation ». « Pour faire campagne, il faut de l’argent et des militants mais il n’en a pas » souligne le politologue. Il ne reste alors qu’une seule option. « Il faudrait qu’une puissante organisation politique se range derrière lui. Mais LFI, c’est peu probable, de même pour le RN. Et je ne vois aucune formation centriste non plus » conclut Benjamin Morel.

Un autre élément crucial lui manque : des électeurs. « Aujourd’hui, il n’y a pas d’espace électoral qui lui correspond. Il veut se synthétiser un électorat. Une stratégie qui laisse penser que l’offre crée la demande politique. Je crois, en tant que chercheur, que cette méthode est perdante » explique le politologue. Il résume : « Je vois un bon candidat sans électeurs ».


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