D’Edmundston à Moncton, Sabah-Izayah Cyr, docteure en psychologie

Sabah-Izayah Cyr. Crédit photo : UMCE

Dix ans après l’obtention de son diplôme d’études secondaires à la Cité des jeunes A.-M.-Sormany d’Edmundston, Sabah-Izayah Cyr est aujourd’hui titulaire d’un doctorat professionnel en psychologie de l’Université de Moncton!

Ce long chemin parcouru, elle le doit à son amour pour les études, ponctué d’une bonne dose de persévérance et d’une résilience à toute épreuve.

Originaire de Sainte-Anne-de-Madawaska, cette jeune femme de 28 ans n’a jamais ménagé ses efforts qui ont été récompensés le 31 mai dernier au campus de Moncton quand elle est montée sur l’estrade du ceps Louis-J.-Robichaud afin de recevoir son parchemin amplement mérité.

Sa route n’était pourtant pas tracée d’avance. Elle a amorcé ses études universitaires en s’inscrivant au baccalauréat en administration des affaires lors de la rentrée de septembre 2014 au campus d’Edmundston (UMCE).

« Quand j’ai amorcé ma deuxième année, en septembre 2015, je pensais déjà changer de programme. J’ai assisté à tous mes cours lors de la première journée de la rentrée, puis j’ai consulté le conseiller en orientation de l’UMCE et c’est là que nous avons déterminé que la psychologie était vraiment mon domaine », a-t-elle raconté.

L’adaptation à son nouveau programme en psychologie s’est faite progressivement, si bien qu’elle figurait au tableau d’honneur du décanat des études dès la session d’hiver 2016. Elle a poursuivi ses études au campus de Moncton en septembre 2016 pour y décrocher son diplôme de baccalauréat ès arts (spécialisation en psychologie) en mai 2019.

Un point tournant de ses études a été la production en 2019 de son mémoire de recherche intitulé « Les processus perceptuels et attentionnels dans la confusion entre le dégout et la colère ». Elle a présenté ses travaux au 41e congrès annuel de la Société québécoise pour la recherche en psychologie à Mont-Tremblant, puis au 30e Colloque des jeunes chercheurs et chercheuses de l’Université de Moncton. Ce même mémoire deviendra un article qui sera publié en 2023 en partenariat avec d’autres jeunes chercheurs (Exploration of visual factors in the disgust-anger confusion: The importance of the mouth.  Hendel, E., Gallant, A., Mazerolle, M.-P., Cyr, S.-I., & Roy-Charland, A. (2023).

« Lors de ma dernière année de baccalauréat, j’ai pris la décision ambitieuse de faire ma demande dans le programme de doctorat professionnel en psychologie afin de devenir psychologue. Cependant, ce programme est contingenté et, à l’époque, seulement huit étudiants étaient acceptés par année. Mon profil n’était pas tout à fait comme les autres étudiants. Les autorités professorales examinent plusieurs composantes, notamment les notes et l’implication dans les laboratoires de recherche. Moi, je n’avais pas fait autant de recherche que les autres. J’avais en revanche un grand bagage d’expérience en implication communautaire. J’étais engagée dans tout! J’ai fait beaucoup de bénévolat, par exemple avec le Tournoi de golf des célébrités Roch-Voisine, le Relais pour la vie, l’expo-sciences à titre de juge, dans les laboratoires cognitifs de l’Université, avec le recrutement de l’Université de Moncton et d’autres organismes de la région. J’ai aussi été membre du conseil d’administration de l’Escale MadaVic, de la SANB et secrétaire du comité organisateur et administratif de l’A.É.A.P.N.B. depuis 2018. »

Sabah-Izayah Cyr est bien connue dans le Nord-Ouest au sein de la distribution de l’ancien spectacle de L’Acadie des terres et forêts en fête. Elle y a joué plusieurs rôles durant dix ans, dont de nombreuses saisons en incarnant la sympathique tante Blanche.

Pour les gens qui la connaissent, Sabah-Izayah adore socialiser, faire rayonner sa bonne humeur et offrir son soutien à d’autres personnes dans le besoin. Elle relate ses merveilleuses expériences de travail avec les psychologues de la région, notamment Claude Beaulieu, avec qui elle obtient son premier travail dans un centre de psychologie, et Hélène Ouellet, avec qui elle effectue son tout premier stage de son doctorat professionnel en psychologie.

« Un stage qui m’a particulièrement marquée est celui qui était orienté vers les soins aux adultes et les soins avancés au Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont à Moncton où j’ai travaillé dans les cliniques obstétriques, en oncologie et avec des gens aux prises avec des douleurs chroniques. C’était l’époque de la COVID-19. Les familles n’avaient pas le droit de visiter leurs proches malades. Cela a été une des expériences les plus difficiles, mais aussi l’une des plus belles de ma vie. Les personnes que j’ai rencontrées et que j’ai eu la chance de soutenir durant ce chamboulement planétaire m’ont également ouvert les yeux sur comment la vie humaine est belle, unique et fragile. »

Elle fait actuellement sa résidence avec le Réseau de santé Vitalité sous la supervision d’Hélène Ouellet. « J’ai accepté un nouveau poste avec Vitalité, a-t-elle précisé. J’offre mes services aux employés du réseau de la province. Mes rencontres se font en partie virtuellement et je suis également appelée à me déplacer dans la province où mes services sont nécessaires ».

« Si tout se passe bien, je deviendrai psychologue accréditée dans un an. J’ai un gros examen écrit EPPP (examen de la pratique professionnelle en psychologie) et un examen oral d’éthique avec le Collège des psychologues du Nouveau-Brunswick », a-t-elle expliqué en sachant qu’elle devra y mettre les bouchées doubles.

Et que retient Sabah-Izayah Cyr de ses années à l’Université de Moncton? « J’ai rencontré tellement de belles personnes tout au long de mon parcours universitaire, lâche-t-elle sans hésiter. Je me suis attachée autant aux autres étudiants que je considère maintenant des amis, mais également aux professeurs de l’Université. Quand je suis arrivée à Moncton, j’ai rencontré une professeure originaire de Saint-Basile, Annie Roy-Charland. Elle est devenue ma superviseure de thèse pour mon mémoire de baccalauréat et pour ma thèse de doctorat. Elle a changé le cours de mon histoire le jour où elle m’a incluse au sein de son laboratoire cognitif. Je suis du type à m’impliquer dans ma région et les discours que j’ai entendus m’ont convaincue que je peux faire une différence près de chez moi. ».

Voilà une autre histoire à succès, celle de Sabah-Izayah Cyr.


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