Délestage au Mali: les réparateurs de frigos ne sont jamais en panne d’idées

«Il y a le problème de courant qui se pose avec acuité. Quand je veux tester un appareil que je viens de réparer, souvent il n’y a pas de courant jusqu’à 2 heures, voire 3 heures du matin. À mon âge, je n’ai plus cette patience». Ces propos sont de Mamadou Konaté, frigoriste.

Egalement réparateurs de machines génératrices de froid, Mamadou Konaté dit qu’il a appris ce métier auprès de son défunt papa en 1983 et qu’il a formé plusieurs apprentis qui se sont installés à leur propre compte aujourd’hui, un motif de satisfaction pour lui. Il précise «je fais la réparation de compresseurs, c’est-à-dire les moteurs de frigo qui n’ont plus secret pour moi».

Bourama Diarra est apprenti frigoriste, il précise «j’exerce ce métier depuis environ 10 ans. Je répare plusieurs types de frigo, les analogiques et les électroniques. Les tarifs varient selon le modèle, la dimension et la nature de la panne».

Pour lui, c’est le problème d’électricité qui les fait souffrir même s’il y a eu un début d’amélioration pendant le ramadan, mais qu’ils ont besoin de l’électricité 24 heures sur 24. Il estime que l’autre difficulté, c’est le problème de matériel, «avant, on travaillait avec le cuivre, mais maintenant, c’est l’aluminium qui est recommandé, ce changement ne me convient pas».

Pour le ramadan, le gouvernement avait mis en place le «Plan unique» qui a assuré la couverture de 80% des besoins énergétiques des Maliens soit 19 heures d’électricité quotidiennes. Selon des estimations, seulement 53% de la population a accès à l’électricité.

Boubacar Sidibé est détaillant de glace qu’il se procure auprès des grossistes. «J’exerce cette activité depuis deux années. J’achète la glace à 50 et la revends à 100FCFA mais la clientèle se fait de plus en plus rare». Alassane Diarra se réjouit de la diminution du prix de la barre de glace, «l’an passé, on achetait deux barres de glace à 300 FCFA, mais cette année, elle est vendue à seulement 100F CFA».

Plusieurs pistes sont étudiées par les autorités maliennes pour améliorer l’accès de l’électricité aux usagers. En mai 2024, le Mali a lancé, en collaboration avec la Russie, les travaux de construction d’une centrale solaire photovoltaïque, la plus grande d’Afrique de l’Ouest selon la ministre de l’Énergie de ce pays en proie à des problèmes de fourniture d’électricité. La centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de 200 MW, qui s’étendra sur 314 hectares à Sanankoroba, près de Bamako, est censée augmenter de 10% la production électrique nationale.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)

Le 12/04/2025 à 17h05

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