L’un des aspects les plus féroces de la guerre, ce sont les violences infligées aux civils. D’autant plus quand ces civils sont des enfants… l’agence de l’Onu pour l’enfance, l’Unicef, dénonce des viols, commis au Soudan par des hommes armés qui emploient les violences sexuelles comme arme de guerre. Les victimes sont essentiellement des femmes et des jeunes gens, filles et garçons.
Mais plus de 220 viols ont aussi été recensés dans neuf Etats soudanais sur des enfants (dont 30% de garçons), parfois des bébés âgés d’à peine un an.
Tess Ingram, porte-parole de l’Unicef, rappelle que les souffrances des victimes se prolongent au-delà du moment où elles ont subi ces violences :
« J’ai rencontré des filles chez qui des professionnels au Soudan avaient diagnostiqué une dépression, de l’anxiété, un syndrome de stress post-traumatique, et l’une d’entre elles avait même eu des crises d’épilepsie liées à ce stress post-traumatique, son corps étant en état de choc après ce qui lui était arrivé. »
L’Unicef a recueilli des témoignages glaçants de victimes. Certaines d’entre elles ont été violées devant leurs proches.
Stigmatisation et exclusion sociale
L’agence onusienne rappelle par ailleurs les difficultés à reprendre une vie normale après de telles violences, d’autant que certaines victimes sont rejetées par leur communauté après les exactions qu’elles ont subies.
« C’est une chose que j’ai souvent entendue lorsque je parlais aux survivants au Soudan, a déclaré Tess Ingram devant la presse : ils avaient peur de la stigmatisation sociale qui suivait ce qui leur était arrivé, et de ce que cela signifierait pour leur vie. Dans certains cas, cela signifie que les victimes ne peuvent pas avoir accès à un refuge parce que la communauté ne les accepte pas. Dans certains cas, cela signifie qu’elles sont rejetées par leur famille. Dans d’autres cas, cela signifie ne pas pouvoir trouver un emploi ou envoyer un enfant à l’école. Les conséquences sont comme des dominos qui tombent l’un après l’autre dans de nombreux aspects de la vie de ces familles. »
Selon l’Onu, « des millions d’enfants risquent d’être violés ou de subir d’autres formes de violence sexuelle », au Soudan. Ce qui pourrait constituer un crime de guerre.
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