De mémoire d’Enfoirés, on n’avait jamais vu ça. Jenifer, Kendji Girac, Zazie, Kad Merad, Julien Clerc, Gaëtan Roussel, Amel Bent, Raphaël, Ycare, la bande à Fifi, Arnaud Ducret, M. Pokora, Michèle Laroque, Jérémy Frérot… Au total, cinquante-trois artistes, toutes générations confondues, ont répondu à l’appel de la tournée des Enfoirés 2025 qui s’est déroulée du 14 au 20 janvier, dans l’enceinte du Sud de France Arena de Montpellier.
Même Vianney, le pied dans le plâtre suite à un accident de scooter, a maintenu sa présence. « Ils n’ont jamais été aussi nombreux », se félicite Anne Marcassus, directrice artistique bénévole du spectacle qui a séduit l’an dernier 8,5 millions de téléspectateurs sur TF1, plus forte audience du concert depuis huit ans.
Des nouveaux et des guests
Parmi les “petits nouveaux”, François-Xavier Demaison, « un très bon chanteur, humainement formidable », selon son ami Patrick Bruel, Alex Lutz, le trompettiste Ibrahim Maalouf, Jain, Alain Chamfort, pour qui c’est la première participation, Joseph Kamel, auteur de la chanson Le Monde de demain, le nouvel hymne des Enfoirés, sans oublier Pierre Garnier, vainqueur en 2023 de la Star Ac’, ont fait vibrer les quelque 8000 spectateurs présents à chacun des sept concerts de la tournée.
Seuls les trois derniers sont filmés pour la diffusion sur TF1. Au rayon “guests” de prestige, on retrouve les pongistes et champions olympiques Alexis et Félix Lebrun, le rugbyman Antoine Dupont, mais aussi Marie Colin et Arnaud Toupense, deux comédiens d’Un petit truc en plus, la comédie phénomène d’Artus. « Ils ont été ovationnés comme si c’était Jean-Jacques Goldman », s’enthousiasme Anne Marcassus, soufflée également par la prestation de la soprano Axel de Saint Cyrel, révélée lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, avec une reprise de Texas Hold’em, la chanson de Beyoncé, aux côtés de Nolwenn Leroy et Santa.
Le retour de Mimie Mathy
Après avoir raté l’édition 2024 en raison d’un mal de dos, l’héroïne de la série Joséphine, ange gardien, pilier de la troupe, était de nouveau présente cette année. « J’étais malheureuse l’an dernier de ne pas le faire, explique la comédienne. Ça fait à peu près trente ans que je le fais et il s’est créé un lien entre nous tous. Quand on lit parfois qu’on ne s’entend pas, qu’on se tire la bourre en coulisses, je peux vous dire que c’est complètement faux. Tout le monde joue le jeu. Il n’y a pas de clans. Après les quatre heures de show, on se retrouve le soir à l’hôtel pour une troisième mi-temps, à nos frais. ».
Contrainte en revanche de se déplacer sur scène au volant d’une voiturette électrique, elle précise en plaisantant : « J’ai une faiblesse dans les jambes qui s’est accentuée. Les scènes sont tellement grandes aux Enfoirés que, pour ne pas faire une heure de plus de spectacle, on m’a donné une voiturette. »
Un show élégant et stylisé
« Tous les ans, on se demande si on va faire aussi bien que l’année précédente, reconnaît Patrick Bruel, fidèle au poste, depuis trente-trois ans. Il y a de belles idées, de l’audace, de plus en plus de profondeur et de choses sophistiquées. » Intitulé Au pays des Enfoirés, le spectacle déroule pas moins de vingt-huit tableaux parmi lesquels un hommage aux Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, un tableau inspiré de la série Cat’s Eyes, où Jenifer, Lorie et Shy’m, suspendues à des filins, évitent des lasers, tout en interprétant So What de Pink.
À noter, également, une reprise d’Antisocial du groupe Trust dans le décor de l’Assemblée nationale ou encore une reprise des Murs porteurs, de Florent Pagny, par Kendji Girac, suspendu lui aussi à des filins. « Depuis quelques années, on essaie de refaire ce qu’il y avait au tout début des Enfoirés. Les passages chantés sont plus longs. On gagne en émotion », témoigne Nolwenn Leroy, poignante lors d’une reprise poétique d’Avec le temps de Léo Ferré aux côtés de Zazie.
Un hommage à Michel Blanc et Françoise Hardy
Gérard Jugnot a rendu hommage à son camarade du Splendid lors d’un sketch où il interprète le chef d’entraînement des Enfoirés. « Ça me rappelle un drôle d’enfoiré qui a déserté », lâche-t-il. Une photo géante de Michel Blanc apparaît, la troupe et tout le public se mettent alors à chanter Quand te reverrai-je, pays merveilleux, la chanson culte de Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés font du ski.
Autre moment d’émotion, un hommage à Françoise Hardy, avec une reprise du titre L’Amitié… Mais qu’on se rassure, le rire est aussi de la partie. Outre les fausses pubs et les séquences filmées en coulisses, Michaël Youn propose un sketch hilarant dans lequel il doit faire son mea culpa auprès de Tony Estanguet après s’être copieusement moqué des JO de Paris l’an dernier. Savoureux !
Le concert des Restos du Cœur est à retrouver sur TF1 le vendredi 07/03 à partir de 21h10.
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