Des Haïtiens de Sudbury ont peur pour les enfants restés en Haïti

Des Haïtiens du Nord de l’Ontario réagissent à la crise sécuritaire qui sévit et affecte les enfants dans leur pays.

Marie Astrude Mondésir Pierre-Louis, Krystelle-Yolie Lima et Stéphane Cameus sont tous les trois des résidents du Grand Sudbury qui s’inquiètent de la détérioration des conditions de vie des enfants coincés dans les guerres des gangs de rue.

Marie Astrude Mondésir Pierre-Louis est arrivée dans le Grand Sudbury il y a de cela six mois.

Elle a été dans le feu de l’action à Port-au-Prince où les gangs armés ont pris le contrôle.

Tout enfant a droit à l’amour, à l’affection, à la compréhension et aux soins moraux et matériels de son parent et de sa mère. Et beaucoup de ces enfants-là ont quitté la maison. Leurs pères et mères sont morts, se désole-t-elle.

Marie Astrude Mondésir Pierre-Louis a vécu à Port-au-Prince où les gangs armés ont pris le contrôle.

Photo : Photo fournie par Marie Astrude Mondésir Pierre-Louis

Je me sens vraiment mal parce que j’étais au cœur de l’événement […]c’était vraiment dur.

Une citation de Marie Astrude Mondésir Pierre-Louis, résidente de Sudbury

Elle ajoute que les enfants qui sont déplacés dans des camps sont souvent atteints de maladies.

Futur en péril

Pour sa part Stéphane Cameus pense que les enfants représentent le futur.

Il affirme ne pas comprendre comment son pays en est arrivé à un tel chaos.

M. Cameus s’est notamment engagé à fournir du matériel scolaire et des soins médicaux aux enfants en péril en Haïti.

Il se dit surpris que des Haïtiens fassent ça à d’autres Haïtiens.

Deux résidents de Sudbury Stéphane Cameus en noir et Krystelle-Yolie Lima en rouge assis devant la caméra.

Stéphane Cameus à gauche et Krystelle-Yolie Lima à droite ont parlé de leurs craintes sur la situation en Haïti dans l’émission radio le matin du Nord.

Photo : Radio-Canada / Elsie Miclisse

Quant à Krystelle-Yolie Lima elle perd espoir de voir la situation dans son pays s’améliorer.

Au début, j’avais l’espoir que ça allait changer. J’étais vraiment une patriote, je pensais qu’on pouvait mettre des solutions en place […] Mais en ce moment, on voit que l’état de la situation est vraiment déplorable, souligne-t-elle.

La situation en Haïti c’est comme une maladie de cancer qui n’a aucun traitement.

Une citation de Krystelle-Yolie Lima, résidente de Sudbury

Population livrée à elle-même

La directrice humanitaire et partenariat à Save the children en Haïti, Gaby Breton, révèle que sur plus de 500 000 enfants déplacés en Haïti, près de 200 000 sont âgés de cinq ans ou moins.

Un membre de gang masqué et armé pose.

Un membre de gang masqué et armé pose pour une photo au cimetière national lors du festival Fete Gede célébrant le Jour des Morts pour honorer les esprits vaudous haïtiens Baron Samedi et Gede à Port-au-Prince, Haïti, le vendredi 1er novembre 2024.

Photo : Associated Press / Odelyn Joseph

Elle est dans la ville portuaire Cap-Haïtien et ce qu’elle voit autour d’elle l’inquiète.

Depuis un an, on voit une détérioration. L’accélération de l’expansion des groupes armés est fulgurante. On voit un effondrement des services de base. Une population qui est livrée à elle-même, dit-elle.

On entend des tirs de fusil à longueur de journée, ça devient une normalité. Quand on n’entend pas de tirs, on se demande qu’est-ce qui se passe.

Une citation de Gaby Breton, directrice humanitaire et partenariat à Save the children

On parle de 500 000 enfants déplacés. Donc ces enfants n’ont de continuité dans aucun service, que ce soit leur école, les vaccins, l’accès à l’eau potable. Ils passent leur temps à sauter d’un endroit à l’autre, ce qui les rend très vulnérables et qui les rend propices au recrutement des gangs, se désole-t-elle.

Avec les informations d’Elsie Miclisse

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