Des hockeyeurs néo-brunswickois vantent Salt Lake City

Vu l’intention de la population à se rendre au Delta Center pour voir des matchs – les 6000 billets de saison disponibles ont été vendus en moins de temps qu’il ne faut pour regarder une émission de Tout le monde en parle chaque dimanche – et après le superbe accueil auxquels ont eu droit les joueurs des Coyotes de l’Arizona, mercredi, il ne semble plus y avoir de doute quant à la popularité du hockey à Salt Lake City.

Même qu’au-delà de 20 000 passionnés ont manifesté le désir de devenir des clients réguliers aux parties de la nouvelle équipe qui n’a toujours pas de nom. Huit possibilités sont à l’étude, soit le Venom, le Yetis, le Fury, le Blizzard, le Mammoth, le Ice, les Outlaws et le club de hockey de l’Utah (HC Utah).

Ceci dit, qu’en est-il de ce coup de foudre immédiat sur le long terme? Salt Lake City est-elle vraiment une ville de hockey? Le propriétaire de l’équipe, le milliardaire Ryan Smith (ne pas confondre avec l’ancien joueur étoile de la LNH Ryan Smyth), pourra-t-il enraciner son nouveau bébé dans les habitudes des habitants de la ville et des environs comme c’est le cas de ses deux autres enfants, le Jazz de l’Utah (NBA) et le Real Salt Lake (MLS)?

C’est justement la question que le journal a posée à quelques ex-hockeyeurs, la plupart des Néo-Brunswickois, qui ont eu l’occasion de jouer dans la capitale de l’Utah depuis que notre sport national y a fait ses «débuts professionnels» en 1969 dans la défunte Western Hockey League.

Même que nous avons retracé l’un des joueurs qui ont eu l’occasion de disputer le tout premier match dans l’ancien Salt Palace démoli il y a 30 ans. En fait, nous n’avons pas eu à chercher bien loin puisque le bonhomme habite depuis plus de 50 ans à Tracadie, soit Ron Roberts, un ancien espoir des Canadiens de Montréal.

C’est d’ailleurs grâce à un prêt d’un mois du CH à l’organisation des Golden Eagles de Salt Lake que cet Acadien d’adoption a pu vivre l’aventure.

Ron Roberts conserve un souvenir émouvant de ce premier match qui a été présenté le vendredi 10 octobre 1969 devant une salle comble de 6023 spectateurs. Ils ont même vu les Golden Eagles vaincre les Gulls de San Diego 4 à 2.

«Je me souviendrai toujours de ce match d’ouverture parce que ça m’a aussi permis d’affronter ce soir-là Willie O’Ree, qui jouait pour les Gulls. J’y ai seulement joué cinq matchs avant de revenir jouer pour les Voyageurs de Montréal, le club-école des Canadiens. Mais j’avais été très bien traité là-bas. Ils m’avaient même trouvé une maison pour ma femme, mon fils et moi pour le temps que j’allais y être. Les Golden Eagles ont aussi tenté d’acheter mon contrat, mais les Canadiens n’ont pas voulu.»

Il faut dire que Roberts a rapidement trouvé le moyen de se faire aimer des partisans en marquant deux buts et deux passes, une semaine plus tard, lors de la deuxième partie présentée au Salt Palace, un gain de 7 à 3 face aux Totems de Seattle.

À savoir si Roberts est surpris de l’arrivée de Salt Lake City dans la LNH, la réponse est non.

«Au prix que Smith a payé pour avoir le club (1,2 milliard $), ce n’est pas surprenant, dit-il avec humour. Mais Salt Lake City demeure une très belle ville. Je  crois que les joueurs des Coyotes vont s’y plaire.»

L’ancien capitaine des Wildcats de Moncton, Christian Gaudet, a eu l’occasion, lui, d’y disputer sa première saison complète chez les professionnels avec les Grizzlies de l’Utah dans le Circuit de la Côte-Est (ECHL). C’était en 2007-2008 et les Néo-Brunswickois Mike Mole et James Sanford, ainsi que les anciennes vedettes du Titan d’Acadie-Bathurst et des Wildcats, Olivier Labelle et Andrew MacDonald, y étaient aussi.

«Même si c’est surtout une ville de basketball, nous attirions beaucoup de monde à nos parties, se souvient Gaudet, originaire de Memramcook.  C’est vraiment très beau avec les montagnes. C’est un bel endroit où vivre. C’est sûr que j’aurais préféré voir l’équipe déménager à Québec, mais je crois que ça va fonctionner à Salt Lake City.»

C’est également le sentiment de James Sanford qui a disputé trois saisons avec les Grizzlies entre 2006 et 2009.

«Le Delta Center est un très bel amphithéâtre, révèle Sanford. On jouait dans le temps dans le E Center, qui est devenu ensuite le Maverick Center. C’est là qu’ont eu lieu les matchs de hockey des Jeux olympiques de 2002.»

«Salt Lake City, c’est une ville géniale avec plusieurs beaux endroits pour faire du ski. Je crois sincèrement que ça va fonctionner. La ville a sûrement continué de se développer depuis l’époque où j’y vivais et je n’ai aucun doute que les gens là-bas peuvent faire vivre une équipe de la LNH», ajoute l’ex-défenseur d’Alma.

John LeBlanc, qui a disputé une saison avec les Grizzlies de l’Utah en 1997-1998, alors que la formation évoluait dans la défunte Ligue internationale (IHL), croit lui aussi que les habitants immédiats de la ville et des environs vont adopter l’équipe.

«J’ai joué cette saison-là dans le Delta Center, qui venait tout juste d’être construit en vue des Jeux olympiques. L’ambiance lors des parties était incroyable. Je crois sincèrement que le hockey de la LNH peut y survivre. Et je suis convaincu que la ville a continué d’améliorer les installations du Delta Center», raconte la fierté de Campbellton.

Le natif de Saint-Jean Andrew McKim, qui a fait la pluie et le beau temps dans la LHJMQ à la fin des années 1980, y a fait ses «dents professionnelles» en 1990-1991 dans l’IHL. L’équipe se faisait toujours appeler les Golden Eagles dans le temps.
«C’est une très belle ville et il y avait déjà une belle base de partisans passionnés. Ils aiment le hockey. C’est l’un des plus beaux endroits que je connaisse avec toutes ces montagnes qui encerclent la ville», révèle McKim.

Olivier Labelle, qui est rapidement devenu un favori de la foule en raison de sa robustesse et ses talents de marqueur, était âgé de 22 ans quand il a évolué pour les Grizzlies de l’Utah en 2007-2008.

«Je me souviens que ça avait été un choc culturel en arrivant, parce que l’État de l’Utah est pas mal contrôlé par les Mormons. C’est différent. Par contre, j’ai apprécié mon temps là-bas. Salt Lake est une très belle ville avec plusieurs beaux endroits à visiter. Je sais qu’il y a déjà un beau buzz avec la vente des billets de saison. Ça démontre qu’il y a beaucoup d’intérêt pour le hockey. Je me demande toutefois si l’équipe de la ECHL va pouvoir continuer d’y jouer maintenant que la LNH y est», indique Labelle.

En bref… Parmi les autres Néo-Brunswickois qui ont évolué à Salt Lake City au fil des années, on retrouve l’actuel entraîneur-chef des Jets de Winnipeg, Rick Bowness (Moncton), l’ancien dur-à-cuire des Nordiques de Québec Gordie Gallant (Shediac), Tony Currie (Oromocto), Jim Malone (Miramichi), Marc Hussey (Miramichi) et Jordan Clendenning (Fredericton). Notons aussi l’ancienne vedette des Aigles Bleus de l’Université de Moncton et des Alpines de Tracadie Jean-François Boutin, les ex-joueurs du Titan Gregor Baumgartner, Éric Labelle, Jonathan Lessard et Sébastien Trudeau, les ex-membres des Alpines-Wildcats Pierre Dagenais, J.C. Campagna, Phil Mangan et Adam Pineault, de même que l’ancien entraîneur-chef des Flyers de Moncton Christian Bordeleau… C’est sans oublier Clem Tremblay qui a pris part au premier camp d’entraînement des Golden Eagles en 1969 en compagnie de Ron Roberts. Même que les deux joueurs étaient co-chambreurs…

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.