Des hommes armés attaquent un convoi de Médecins sans frontières en Haïti

Médecins Sans Frontières a déclaré lundi que quatre de ses véhicules avaient essuyé des tirs alors qu’ils évacuaient le personnel d’un hôpital de la capitale haïtienne, alors que la violence des gangs s’intensifiait dans la ville.

L’organisation humanitaire a indiqué que l’attaque s’était produite après sa décision de suspendre ses services au centre d’urgence de Turgeau – section communale de Port-au-Prince la plus vaste et la plus peuplée – samedi (15 mars), en raison de « violents combats de rue » qui se rapprochaient de l’établissement. Elle a précisé qu’un de ses convois « avait été la cible de tirs répétés et intentionnels, malgré une coordination préalable avec les autorités ».

Cette attaque est le rappel brutal que personne n’est à l’abri dans le contexte de violence permanente entre les groupes armés et les forces de l’ordre. Malgré nos précautions, nous avons été pris pour cible et c’est inacceptable. Nous lançons un appel urgent à toutes les parties pour qu’elles respectent le personnel médical, les installations et les patients à tout moment.

Benoît Vasseur, chef de mission pour MSF en Haïti

Aucun mort n’a été enregistré, mais des membres du personnel ont été légèrement blessés, a déclaré le chef de mission de l’organisation en Haïti.

Il est actuellement impossible de poursuivre les activités à l’hôpital, mais nous nous engageons à rouvrir notre établissement dès que la situation nous le permettra en toute sécurité.

Médecins Sans Frontières a indiqué que c’est la deuxième fois en moins de quatre mois qu’elle est contrainte de suspendre ses activités dans cet établissement de santé de Port-au-Prince.

Le centre d’urgences de Turgeau était l’un des rares hôpitaux de la capitale haïtienne encore pleinement opérationnel, alors que les gangs, qui contrôlent 85 % de Port-au-Prince, intensifiaient leurs attaques pour s’emparer de plus de territoire.

L’organisation, dans un communiqué a indiqué que la situation s’est fortement dégradée à Turgeau, depuis fin février. « Pour la seule journée du 12 mars, le centre a traité 27 victimes de violence, dont des femmes et des enfants, provenant des environs. Dans la nuit du 14 au 15 mars, des groupes armés se sont installés à quelques mètres de l’hôpital, menaçant de le transformer en ligne de front ».

Plus de 5 600 personnes ont été tuées en Haïti l’année dernière, et la violence des gangs a laissé plus d’un million de personnes sans abri ces dernières années, selon l’ONU.


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