Des incendies qui suscitent de l’inquiétude dans le Haut-Madawaska

Trois incendies se sont produits en moins de trois semaines dans la communauté de Haut-Madawaska. La situation inquiète les citoyens.

Dans la nuit du 10 au 11 avril, le premier des trois incendies s’est produit dans le secteur de Clair. Un bâtiment inoccupé a été la proie des flammes. Quelques jours plus tard, la Gendarmerie royale du Canada a qualifié l’incident de suspect.

Dans un communiqué envoyé le 16 avril, la GRC a affirmé que son enquête lui a permis de croire que l’incendie avait été déclenché intentionnellement.

Le directeur du secteur de la Sécurité publique de la Ville de Haut-Madawaska, Maurice Boutot, indique que ce premier incendie n’avait pas fait de victimes ni de blessés. Sa proximité avec une garderie, un bureau de poste et d’autres commerces du quartier de Clair aurait toutefois pu causer une situation bien plus grave.

«On a été obligé de le mettre à terre pour protéger les autres bâtiments.»

M. Boutot confirme qu’il n’y a pas eu d’autres développements en lien avec ce cas.

Pour ce qui est des deux incendies qui ont fait rage le 29 avril, M. Boutot a affirmé avec certitude qu’au moins l’un d’eux n’avait aucun lien avec ce qui s’est produit le 10 avril. Il s’agissait d’un feu de broussaille qui a été causé par une personne qui a décidé de faire brûler ses feuilles mortes. Il a avoué sa faute aux pompiers sur le champ.

Malgré tout, le directeur de la Sécurité publique de Haut-Madawaska rappelle qu’il est important de faire preuve de vigilance en cette période de l’année pour éviter que ces feux de broussaille ne deviennent d’importants feux de forêt.

«On ne veut pas vivre ce qu’ils ont vécu dans l’Ouest canadien. Il y en a déjà eu trois à Edmundston, la semaine passée, et nous, ça en fait déjà deux. On est en plein dans la saison.»

Alors que le feu d’herbe était de nature accidentelle, les circonstances ayant mené à l’embrasement, la même journée, d’une bâtisse servant d’entrepôt derrière l’ancien restaurant Maple Leaf de Clair, sont plus nébuleuses.

Maurice Boutot n’a pas été en mesure de confirmer si cet incendie a lui aussi été déclenché de manière intentionnelle ou s’il ne s’agit que d’un accident. Il l’a tout de même qualifié de plus suspect que l’autre feu qui s’est produit lundi.

«On met beaucoup d’emphase sur celui-là, car on a réussi à garder la bâtisse debout, ce qui sera plus utile à l’enquête. On veut éliminer toutes les causes potentielles pour être sûr que l’on ne manque rien.»

Peu importe la nature du plus récent incendie, les pompiers sont tout de même sur le qui-vive, selon Maurice Boutot.

«Ce sont deux bâtiments inhabités, alors on a été chanceux de ne pas avoir de victimes ni de blessés, mais on ne veut pas se rendre là non plus. S’il y a quelque chose qui cloche, on veut arrêter la roue au plus vite.»

«Le feu qui a eu lieu dans la remise, il était à une cinquantaine de pieds de quatre “tank” (réservoirs) à propane. S’il avait été intense pour la peine, ça aurait pu changer la donne.»

Pour sa part, le maire de Haut-Madawaska, Jean-Pierre Ouellet, dit avoir remarqué, principalement sur les réseaux sociaux, que certains résidents de la communauté sont inquiets de la situation.

«Personne n’a communiqué directement avec moi, mais j’ai vu, sur les réseaux sociaux, qu’il y a des gens qui se questionnent, principalement sur les feux de la maison, le 10 avril, et du garage qui servait d’entrepôt.»

M. Ouellet ne cache pas qu’il éprouve des doutes similaires à ceux de ses citoyens.

«Tu as un premier incendie et tu te dis qu’il est accidentel, mais tu découvres qu’il est suspect. Là, on en a un deuxième alors ça augmente le sentiment d’inquiétude, car tu te demandes si tout ça est accidentel.»

«On sait que la GRC fait son enquête, alors on souhaite avoir des réponses éventuellement.»