des infractions graves à la Loi sur les langues officielles 

Des rapports d’enquête du Commissariat aux langues officielles (CLO) du Nouveau-Brunswick ont mis en lumière des lacunes quant à la prestation de services en français sur la plateforme eVisitNB.

Celle-ci permet aux Néo-Brunswickois de communiquer avec un infirmier praticien spécialisé ou un médecin pour obtenir des soins médicaux en ligne à partir d’un téléphone, d’une tablette ou d’un ordinateur.

Peu de temps après son lancement en 2020, la clinique virtuelle était visée par des plaintes au Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick relativement à l’offre de services offerts en français.

L’organisme a annoncé mercredi que sept plaintes visant eVisitNB Inc. ont été déposées auprès du Commissariat.

Le CLO du Nouveau-Brunswick a déterminé qu’aucune des parties plaignantes n’a été en mesure de recevoir les services demandés dans la langue officielle de son choix, le français.

Après étude, dans la plupart des cas, les parties plaignantes ont soumis leur demande en français et, après un certain temps d’attente, chacune d’elles a reçu le message suivant en anglais seulement : « Unfortunately, I am not able to understand your request well enough to provide treatment » (malheureusement, je ne suis pas en mesure de comprendre votre demande suffisamment bien pour vous fournir un traitement).

«En fait, les parties plaignantes n’ont reçu aucun service. Des infractions graves à la Loi sur les langues officielles ont été commises», a écrit la commissaire aux langues officielles, Shirley MacLean, dans un premier rapport d’enquête qui a été signé le 20 mars 2024.

D’autres problèmes constatés dans les plaintes soumises se rapportent à la qualité du français sur le site Web de eVisitNB et à un message automatique qui apparaît lorsque les utilisateurs sélectionnent la langue de leur choix, indiquant que «la désélection de l’anglais peut augmenter le temps d’attente» et leur demandant s’ils veulent vraiment continuer.

«L’incapacité d’obtenir des services de soins de santé adéquats dans la langue officielle de son choix est plus qu’un simple déni des droits prévus par une loi. Elle peut occasionner des problèmes de compréhension chez le patient ou le fournisseur de soins, ce qui peut avoir des conséquences dangereuses ou tragiques», écrit la commissaire MacLean dans son rapport.

Cette dernière a formulé de nombreuses recommandations à l’intention du ministère de la Santé, bien que la plateforme eVisitNB soit l’oeuvre d’une entreprise privée, soit Maple, le principal fournisseur de soins virtuels au Canada.

L’une d’elle, contenue dans un rapport de 31 pages, stipule «Que l’institution (le ministère de la Santé) prenne des mesures immédiates pour s’assurer que le tiers qui offre des services en son nom, eVisitNB Inc., fasse le nécessaire pour corriger son site Web et l’application afin que tous les utilisateurs qui s’inscrivent pour obtenir des services en ligne ne soient pas lésés, de quelque manière que ce soit, par leur choix de langue».

La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) a tenu à saluer le travail du Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick et de sa commissaire.

«Le ministère de la Santé joue avec la santé des citoyens au Nouveau-Brunswick, on parle de vie et de mort… Ça devrait être le premier ministère sur la liste à offrir tous les services dans les deux langues officielles», a indiqué Nicole Nicole Arseneau Sluyter, la présidente de l’organisme acadien.

La SANB dit endosser pleinement les recommandations formulées par la commissaire aux langues officielles.

«La SANB demande au ministère de la Santé qu’il fasse ses devoirs en matière de langues officielles et qu’il développe une stratégie visant à ce que les problèmes soulevés ne se reproduisent plus», a ajouté Mme Arseneau Sluyter.

La chef du Parti libéral du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, s’est également dit grandement déçue des ratés observés dans la prestation des services en français sur eVisitNB.

«C’est une autre claque au visage de Néo-Brunswickois francophones de la part du gouvernement Higgs. Ce gouvernement a démontré un manque complet de respect à l’endroit des francophones », a affirmé la chef de l’opposition à l’Assemblée législative.

«Les gens devraient pouvoir bénéficier d’un accès équitable aux services de santé dans la langue de leur choix. Je pense que le ministère de la Santé n’est pas le seul qui fait des erreurs comme ça. On le voit, il y a une culture avec ce gouvernement de ne pas assurer l’équité dans les communautés linguistiques et leur accès aux services du gouvernement», a ajouté Susan Holt.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.