Publié le 1 avril 2025
Modifié le 2 avr. 2025 à 14h26
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Les services de sécurité du Burkina Faso ont publié, ce mardi 1er avril, une liste de 32 personnes « recherchées pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », comprenant des chefs jihadistes, des journalistes, mais aussi des lanceurs d’alerte.
« Les individus ci-dessous sont activement recherchés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », a écrit le ministère de la Sécurité sur Facebook, publiant un trombinoscope de 32 personnes. « Toute personne ayant des informations sur ces individus est priée de contacter les forces de défense et de sécurité », a-t-il ajouté, sans préciser d’éventuelle récompense.
265 000 euros de récompense en 2023
En tête de liste, figure le chef du groupe jihadiste Ansarul Islam (lié à Al-Qaïda), Jafar Dicko. Âgé de 50 ans, il est devenu la principale figure du jihadisme au Burkina Faso, après la mort en 2017 de son frère et fondateur du groupe Malam Dicko.
D’autres chefs jihadistes, Dicko Hamadoun alias Poulkotou, Bolly Oumarou Idrissa, alias Oumi, ou encore Dicko Hamadou Abou sont également cités. Pour certains, leurs têtes avaient déjà été mises à prix en 2023 par les autorités burkinabè pour 175 millions de F CFA (265 000 euros).
Mais cette fois, aux côtés de ces jihadistes « activement recherchés », figurent des journalistes comme Abdoulaye Barry ou Newton Ahmed Barry, par ailleurs ancien président de la commission électorale. Les services de sécurité burkinabè les avaient accusés en septembre 2024 de faire partie d’un projet de déstabilisation du régime, impliquant également des anciens militaires et des groupes jihadistes.
« Critiquer le MPSR-2 est un acte terroriste »
L’ancien député-maire de Dori, Diallo Ahmed Aziz et le lieutenant-colonel Djassanou Ouoba Roméo, ancien commandant des forces spéciales, radié il y a an des forces armées, figurent aussi sur le trombinoscope.
Cinq lanceurs d’alertes ou cyberactivistes, en exil hors du Burkina Faso, très critiques envers la junte, sont aussi visés par l’avis de recherche : Naïm Touré, Ouédraogo Aminata alias Aminata Raschow, Coulibaly Oumar, Barry Al Hassane et Maixent Somé.
Ce dernier a d’ailleurs réagi sur son compte X : « Désormais, critiquer le MPSR-2 est un acte terroriste et sera traité comme tel ! »
La raison de mon ajout sur cette liste noire, la voici ! pic.twitter.com/0eSvzBcCct
— Maix SOMÉ (@MaixSOME) April 1, 2025
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Leur mention sur cette liste donne du grain à moudre à ceux qui dénoncent la répression et l’étouffement croissants des voix critiques par la junte militaire. De nombreux cas d’enlèvements ont été rapportés depuis 2022 dans le pays.
(Avec AFP)
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