Des journalistes spécialisés aux questions environnementales primés lors de la 31e journée mondiale de la liberté de la presse

La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse s’est déroulée le 3 mai dernier à l’hôtel Olynpic Palace de Brazzaville, sous la houlette du président du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication, Philippe Mvouo, en présence des ministres de la Communication et des Médias, Thierry Moungala, de sa collègue de l’Environnement, du Développement Durable et du Bassin du Congo, du Coordonnateur Résident des Agences des Nations Unies, de la Représentante de l’UNESCO au Congo, Madame Fatoumata Barry Marega et des différents acteurs de la Société civile congolaise. Devant un parterre des journalistes et hommes des médias. Au cours de cette cérémonie, le Conseil Supérieur de la Liberté de Communication a primé douze (12) journalistes qui œuvrent et qui traitent des sujets environnementaux ont été primé.

C’est sous le thème de « La presse au service de la planète : le journalisme face à le crise environnementale » que la communauté internationale a célébrée le 3 mai 2024, cette trente-unième journée de la liberté de presse. La célébration de cette journée revêt cette année un caractère tout à fait particulier. En rapport avec la thématique, la journée est consacrée à l’importance du journalisme dans la lutte contre les changements climatiques. Situation qui constitue une grande inquiétude aux dirigeants du monde et les experts du secteur de la protection de l’environnement.

Ainsi, face à cette urgence climatique, le journaliste joue un rôle très capital ; rôle appuyer par le président du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication, Philippe Mvouo, qui révèle que le journaliste connait de plus en plus des nombreuses menaces, en raison de la nature sensible de ses reportages, traduites souvent par des violences absurdes.

Par ailleurs, la Représentante de l’UNESCO au Congo, Madame Fatoumata Barry Marega a exprimé toute sa gratitude à l’endroit du ministre de la Communication et de Médias et du président du Conseil Supérieur de la Liberté de Communication pour les efforts combien louables, consentis dans le capital humain, afin que les femmes et les hommes des médias jouent sereinement et de manière pérenne leur rôle de vecteur de l’information, d’éducation et de sensibilisation en République du Congo.

« Cela fait trente et un ans qu’à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de presse, la communauté internationale célèbre le travail des journalistes et des autres professionnels des médias. Cette journée met en lumière une vérité fondamentale notre liberté dépend entièrement de celle de la presse. La liberté de la presse est le fondement même de la démocratie et de la justice. Le thème de cette édition nous rappelle que la liberté de la presse est vitale pour l’environnement », a expliqué Fatoumata Barry Marega.

« En effet, la Journée mondiale de la liberté de la presse est consacrée cette année à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle », a signifié la Représentante de l’UNESCO au Congo.

A l’occasion de cette Journée, l’UNESCO a présenté une enquête qui révèle que plus de 70 % des journalistes qui traitent des questions environnementales sont victimes de menaces, de pressions et d’attaques. A titre indicatif, le 2 mai dernier, l’UNESCO a attribué son Prix mondial de la liberté de la presse à l’ensemble des journalistes couvrant Gaza.

« La crise climatique qui prend de l’importance depuis quelques années bouleverse l’environnement et les écosystèmes, mais aussi la vie de milliards de personnes à travers le monde. Ces histoires de chamboulement et de pertes méritent d’être connues et partagées. Elles ne sont pas toujours agréables à voir. Elles sont même souvent confrontantes. Mais c’est seulement en sachant qu’il est possible d’agir », a-t-elle déclaré.

« C’est pourquoi le rôle des journalistes est crucial. C’est à travers leur travail, leur courage et leur persévérance que nous pouvons savoir ce qui se déroule vraiment à travers les différentes régions du monde. Ils sont en première ligne de notre combat collectif pour la santé de notre planète et de notre lutte pour des vies habitables », a renchéri Fatoumata Barry Marega.

Dans son allocution, Mme Fatoumata Barry Marega a livré le message de Madame Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO, que nous vous présentons in extenso :

« La planète est au bord du précipice climatique : 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne à la surface du globe de 1,45° C supérieure à celle de l’ère préindustrielle. D’autres records alarmants ont également été franchis concernant les températures de surface des océans, l’élévation du niveau de la mer ou le recul des glaciers.

Alors que l’humanité fait face à ce péril existentiel, il faut rappeler, en cette Journée mondiale, que le défi climatique est aussi un défi journalistique et informationnel. Aucune action climatique efficace n’est possible en effet sans l’accès à une information scientifique fiable et libre.

C’est pour cela que cette année, cette édition met en exergue ce lien essentiel entre protection de la liberté d’expression – ce bien public mondial – et préservation de notre planète.

Mais cette Journée mondiale est aussi un appel à l’action – pour protéger le journalisme et une information libre et pluraliste. Un appel à responsabiliser davantage les grands réseaux sociaux, qui doivent renforcer leurs mesures de modération et de régulation pour contrer la désinformation et les complotismes autour du dérèglement climatique, dans la lignée des Principes publiés par l’UNESCO en novembre dernier.

Un appel à doter tous les citoyens de la pensée critique nécessaire pour faire face à la désinformation.

Un appel aussi à protéger les journalistes et les professionnels des médias, les artistes et les scientifiques, trop souvent victimes de harcèlement, de violences et de censure. Car une étude de l’UNESCO, qui paraît ce mois-ci, le montre : 70% des reporters environnementaux ont été victimes d’attaques, de menaces ou de pressions à cause de leur travail. Et 44 journalistes environnementaux ont été tués ces 15 dernières années.

L’accès à une information fiable est d’autant plus vital en cette année ’’super année électorale’’ où quelque 2,6 milliards de citoyens sont appelés aux urnes. Comment en effet, ces électeurs pourraient-ils rester matières de leur propre destin, si leurs choix sont altérés par de fausses informations et polarisés par des discours de haine ?

Dans ce contexte, l’UNESCO reste fermement engagée à défendre la liberté d’expression comme droit humain fondamental et pilier de la démocratie. C’est le sens de nos actions pour défendre les journalistes et les former à la sécurité – y compris dans des situations de crise comme en Ukraine, en Afghanistan, au Soudan ou en Haïti. Dans le même temps, nous avons formé et sensibilisé des milliers de juges, procureurs et forces de l’ordre aux enjeux de la liberté de la liberté d’expression – car ils en sont des acteurs essentiels.

Ces prochaines semaines, nous allons aussi lancer des initiatives spécialement consacrées à l’environnement : pour mieux protéger les journalistes environnementaux ou pour renforcer l’éducation aux médias et à l’information sur les grands réseaux sociaux.

En ce 3 mai, l’UNESCO voudrait donc rappeler un message simple : protéger une information libre et plurielle, c’est aussi, dans le même temps, protéger nos démocraties comme notre planète », fin de citation.

A noter qu’à l’occasion de cette Journée du 3 mai, dédiée à la liberté de la presse, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres a livré également un message dans lequel, il alerte sur le danger couru par les journalistes informant sur l’environnement et invite à protéger la liberté de la presse.

Une douzaine des journalistes ont reçu des certificats d’encouragement, pour leur implication dans le traitement des sujets à caractère environnemental

VALDA SAINT-VAL/Les Échos du Congo-Brazzaville

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