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Aéroport de ZurichDes migrants camerounais dans la peau de handballeurs pros
Un haut responsable de la Fédération camerounaise de handball vient d’être jugé à Zurich. Il avait introduit illégalement en Suisse 19 Camerounais.
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Des sportifs d’élite qui s’évaporent dans la nature à l’occasion d’une compétition internationale, ça arrive régulièrement. En décembre dernier, deux joueuses de handball camerounaises ont disparu juste avant le championnat du monde 2023, et quatre autres avaient fait de même en 2021. Dix joueurs de l’équipe des moins de 19 ans du Burundi ont également mis les voiles lors d’une Coupe du monde, en août 2023. Bref, les exemples ne manquent pas. Il est en revanche beaucoup plus rare que tout un groupe parvienne à se faire passer pour une sélection nationale, afin d’entrer illégalement dans un pays.
Et pourtant, c’est bien ce qu’il s’est passé à Zurich, en janvier dernier. Alors que la Coupe d’Afrique de handball se disputait en Egypte, un groupe de 19 Camerounais a atterri à l’aéroport. Le secrétaire général adjoint de la Fédération camerounaise de handball (FCH), qui les accompagnait, les a alors fait passer pour son équipe nationale, avec de vrais faux documents, décrit «NZZ». Ils disaient être en route pour Le Caire.
Rattrapés par la patrouille
Mais voilà, à peine quelques heures plus tard, deux des clandestins ont attiré l’attention d’une patrouille, alors qu’ils se trouvaient à la gare de Zurich. Leur histoire de Coupe d’Afrique n’a pas paru crédible aux yeux des policiers, d’autant plus que la compétition avait déjà commencé et que le Cameroun avait déjà disputé son premier match. Interrogés, les deux hommes ont rapidement donné le nom de leur passeur.
Neuf jours plus tard, le secrétaire général adjoint de la FCH a été arrêté à l’aéroport, alors qu’il s’apprêtait à rentrer. Dans ses bagages, il transportait les passeports des 19 prétendus joueurs. Jugé à Zurich, il a écopé ce mercredi de deux ans de prison avec sursis et il a été expulsé de Suisse pour une durée de six ans. En attendant son renvoi, il a été placé en détention. Quant aux deux Camerounais interpellés, ils ont écopé d’une amende et ont été relâchés. Ils ont disparu depuis. Les autorités supposent que, comme les 17 autres, ils ont rallié la France, qui a toujours été leur véritable destination.
Durant le procès, le passeur de 45 ans a expliqué avoir agi pour aider son frère, qui se trouvait parmi les 19. Il souffrirait d’épilepsie et aurait souhaité se rendre dans l’Hexagone pour y suivre un traitement. De plus, le commanditaire de l’opération ne serait autre que le vice-président de la FCH. En tout, les deux responsables auraient empoché quelque 10’000 euros, soit 2500 euros pour le secrétaire et 7500 euros pour le vice-président.
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