Des milliards de dollars pour remplacer les trains de VIA Rail

Les trains de la compagnie ferroviaire VIA Rail ont fait leur temps. Dès les prochaines semaines, plus de 40 locomotives et plus de 300 wagons seront remplacés à l’extérieur du corridor entre Québec et Windsor afin d’améliorer l’expérience et le confort des passagers. Le projet coûtera quelques milliards de dollars.

Le gouvernement fédéral a annoncé, jeudi, à la gare de Moncton, un financement de plusieurs milliards de dollars pour remplacer son parc ferroviaire vieillissant sur les itinéraires à l’extérieur du corridor Québec-Windsor.

Cet investissement à VIA Rail pour remplacer son parc ferroviaire a été annoncé dans le budget fédéral de 2024, mais le gouvernement refuse de révéler le montant exact afin de protéger sa position de négociation au cours du processus d’approvisionnement à venir.

Pour certains usagers des services de VIA Rail, ces milliards auraient dû servir à l’entretien et à l’amélioration de la qualité des voies ferrées plutôt qu’à la modernisation des locomotives.

Pierre Duguay Boudreau à l’habitude d’utiliser les services de VIA Rail. Pour avoir voyagé à plusieurs reprises sur les rails du Nouveau-Brunswick, il affirme que le confort des sièges et l’esthétique des trains ne sont pas ce qui le dérange le plus.

«Le problème, ce n’est pas le confort ou l’esthétique de la flotte actuelle. Le problème c’est la qualité et la quantité d’infrastructures. Ça ne sert à rien de s’acheter une Porsche si tu peux seulement rouler sur des chemins de terre», affirme M. Duguay Boudreau.

Entre les villes de Campbellton et de Moncton notamment, l’état des rails est si mauvais que les trains sont forcés de ralentir considérablement leur vitesse, ce qui prolonge la durée des trajets.

Dans son communiqué de presse, le gouvernement indique qu’il a présenté ces mesures pour relier les communautés dans l’ensemble du pays grâce à un meilleur transport ferroviaire voyageur. Pour M. Duguay Boudreau, la modernisation de la flotte ne permettra pas aux communautés de mieux se relier.

«Ce n’est pas une nouvelle flotte qui va relier les communautés, c’est d’avoir plus de rails et que celles qui existent déjà soient de meilleure qualité et qu’elles n’entrent pas en concurrence avec les trains de marchandises», dit-il.

En effet, VIA Rail doit partager des rails avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN Rail), spécialisé dans le transport des marchandises. Celle-ci possède 278 kilomètres de voies ferrées reliant le nord et le sud du Nouveau-Brunswick. Le partage des voies occasionne de nombreux retards pour les passagers de VIA Rail.

Mécontentement du Parti vert

Pour le chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick, David Coon, la priorité devrait être la modernisation des voies ferrées «Un nouveau financement à VIA Rail pour remplacer son parc ferroviaire vieillissant sur les itinéraires à l’extérieur du corridor Québec-Windsor n’est pas notre priorité. Au Nouveau-Brunswick, la priorité est de construire de nouvelles voies ferrées ou moderniser les voies ferrées pour qu’elles soient sûres pour les trains et les passagers», déclare-t-il.

Dans un communiqué de presse, M. Coon affirme que des considérations de sécurité ont forcé les trains de passagers à se faufiler le long des voies alors que le CN a laissé la route se détériorer, créant un temps de voyage peu attrayant.

Il dit aussi que l’érosion côtière sur la rive nord pose un autre problème de sécurité, car les rails ne sont plus qu’à une dizaine de pieds des berges abruptes de la baie des Chaleurs, à des endroits comme Nash Creek.

M. Coon a demandé au premier ministre de rencontrer le président-directeur général de VIA Rail et le gouvernement fédéral afin de conclure une entente pour l’achat du tronçon de voie ferrée qui assure le service de transport de passagers entre le nord et le sud du Nouveau-Brunswick, afin qu’il soit entretenu adéquatement pour le transport public.

«La ligne ferroviaire qui relie le nord et le sud du Nouveau-Brunswick est une infrastructure de transport public essentielle pour les gens du Nouveau-Brunswick et deviendra encore plus importante à mesure que nous chercherons des solutions de rechange à l’automobile pour réduire l’utilisation des combustibles fossiles alors que la crise climatique s’aggrave», déclare-t-il.

Pour lui, il est clair que CN Rail ne souhaite pas entretenir cette portion de voies ferrées pour un service ferroviaire rapide, alors le Nouveau-Brunswick doit prendre des initiatives pour que cela se produise.

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