Des Néo-Brunswickois obtiennent une exemption de tarifs sur leurs achats aux États-Unis

Les résidents de l’île Campobello, au Nouveau-Brunswick, ne paieront pas de tarifs douaniers sur les articles qu’ils ramènent au Canada après les avoir achetés dans l’État du Maine.

Mardi, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, confirmait la mise en place de contre-mesures en réplique aux tarifs douaniers imposés par le gouvernement des États-Unis sur l’industrie canadienne de l’automobile. Le Canada a décrété des tarifs douaniers sur des produits américains.

Du même souffle, le ministre Champagne annonçait que le gouvernement accordait une exemption spéciale aux personnes habitant l’île Campobello, en ce qui a trait aux contre-mesures tarifaires sur les biens de consommation et ménagers américains déjà imposés.

Cette exemption spéciale tient compte de la situation unique de l’île, à laquelle on ne peut accéder que par route à partir des États-Unis, explique le ministère des Finances dans un communiqué, mardi.

Les résidents de Campobello se sentent particulièrement isolés et vulnérables face aux tarifs douaniers américains et aux contre-tarifs canadiens.

L’île dans la baie de Fundy fait partie du Nouveau-Brunswick, mais n’a pas de voie de transport routier directe avec le reste de la province, ou du Canada. Elle est reliée à l’État américain du Maine par un pont qui mène à la petite ville américaine de Lubec, la communauté la plus à l’est des États-Unis continentaux.

Campobello n’a pas de station-service, par exemple. Ses résidents achètent dans le Maine des produits de base, dont de l’essence.

Le maire de Campobello, Harvey Matthews.

Photo : Radio-Canada

Le mois dernier, le maire de Campobello, Harvey Matthews, avait demandé à Ottawa d’accorder une exemption de contre-tarifs à sa communauté, ce qu’il vient d’obtenir du gouvernement fédéral.

En entrevue, le maire a déclaré qu’il est heureux que les gens de sa communauté puissent continuer à circuler sans être harcelés.

Il affirme que depuis le début de cette guerre économique entre le Canada et les États-Unis, des douaniers ont été indulgents envers les gens de Campobello et ne leur ont pas fait payer de droits de douane. Ce n’était toutefois pas toujours le cas.

La semaine dernière, mon épouse a dû payer 34 $ de tarifs en rentrant, a dit Harvey Matthews.

Certains douaniers les imposent sans exception, mais d’autres ont fait preuve d’un peu plus de discrétion, ajoute-t-il.

Ron Beckwith devant le bras de mer qui sépare le Nouveau-Brunswick et le Maine.

Ron Beckwith habite à Campobello, au Nouveau-Brunswick. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Allyson McCormack

Les relations américano-canadiennes inquiètent les gens de Campobello, étant donné la géographie de l’endroit, a expliqué Ron Beckwith, un insulaire de longue date.

Les gens sont très anxieux de ne jamais savoir, d’un voyage à l’autre, à quelle réaction s’attendre, a-t-il affirmé. Ça dépend en partie du caractère du douanier qui travaille.

Pour les résidents de Campobello qui veulent acheter au Canada et éviter de payer les tarifs, il faut, après être sorti de l’île par le pont qui la relie à Lubec, conduire environ une heure pour atteindre le poste frontalier entre Calais, dans le Maine, et St. Stephen au Nouveau-Brunswick.

Ron Beckwith remarque que nos amis et voisins de Lubec écopent aussi. Leurs commerces, en particulier la quincaillerie et l’épicerie souffrent de la situation.

L’exemption de droits de douane pour les résidents de l’île de Campobello sera la bienvenue des deux côtés de la frontière, dit le Néo-Brunswickois.

D’après le reportage d’Allyson McCormack (CBC)

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.