Près de 1.750 membres de forces de sécurité intérieure provenant d’une quarantaine de pays seront mobilisés en France cet été en marge des Jeux olympiques de Paris 2024, comme l’a indiqué à l’AFP une source policière.
Dans les rues de Paris, les blindés légers au camouflage gris de la police qatarie ne sont pas passés inaperçus. Les premiers renforts étrangers sont arrivés pour aider la France à assurer la sécurité pendant les Jeux Olympiques et paralympiques. Au total, quelque 1.750 membres de forces de sécurité intérieure provenant d’une quarantaine de pays seront mobilisés en France cet été, comme l’a indiqué à l’AFP une source policière.
« Une grande partie d’entre eux seront déployés dans les gares, les aéroports et autour des 39 sites olympiques ou de rencontres sportives », a précisé le ministère de l’Intérieur vendredi. Ces renforts viennent soutenir les quelque 35.000 policiers et gendarmes et les 18.000 militaires français qui seront mobilisés en moyenne chaque jour pour sécuriser les Jeux.
La mission principale de ces renforts étrangers sera de faire de la « prévention de proximité » et des « patrouilles du dernier kilomètre », « au plus près des sites et du public », selon la source policière, alors que plus de 15 millions de visiteurs sont attendus pendant les épreuves. Parmi les 31 Etats européens qui ont répondu présent, l’Espagne, premier contributeur, enverra 360 effectifs, quand le Royaume-Uni en enverra 245 et l’Allemagne 161, indique-t-on de même source.
Le Qatar prête de son côté 105 effectifs au total, dont 43 sont déjà arrivés dans la capitale. Selon le ministère de l’Intérieur, l’essentiel de cette délégation « composée d’équipes cynotechniques en recherche d’explosifs et de policiers qui patrouilleront à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ».
En plus des équipes cynophiles, la France pourra également compter sur « des experts dans la lutte anti-drones, des gardes-frontières, des spotters (observateurs de foule, ndlr), des démineurs, des cavaliers ou encore des motocyclistes » indique encore le ministère, alors que l’Hexagone est en alerte maximale « urgence attentat » depuis l’attaque terroriste à Moscou, en mars. N’ayant pas de prérogatives judiciaires sur le sol français, ces renforts étrangers seront « systématiquement en binôme » avec des forces de sécurité intérieure françaises, souligne Beauvau.
Coopérations fréquentes
La coopération entre pays pour assurer la sécurité lors d’événements internationaux est courante. Elle est d’autant plus utile qu’environ 3.500 gendarmes, policiers et militaires restent déployés en Nouvelle-Calédonie, en proie à des troubles depuis deux mois.
La France et l’Allemagne ont convenu en mars d’une coopération bilatérale pour « mettre à leur disposition mutuelle des forces de sécurité intérieure » pendant l’Euro-2024 en Allemagne et les Jeux olympiques (26 juillet – 11 août) et paralympiques (28 août – 8 septembre).
Les renforts d’outre-Rhin assureront ainsi cet été dans la capitale la protection de la « Maison de l’Allemagne » et du « Festival allemand du sport » au stade Jean-Bouin. « L’Allemagne enverra d’autres renforts pour la sécurisation de voie publique en appui aux services français », précisaient Gérald Darmanin et son homologue allemande Nancy Faeser dans un communiqué en mars.
La France avait déjà bénéficié de ce dispositif lors de l’Euro-2016 et vu ses effectifs renforcés de 180 policiers provenant de 23 pays. En 2023, l’Hexagone avait également pu compter sur la présence de 160 policiers et gendarmes européens lors de la Coupe du monde de rugby, après avoir elle-même envoyé 220 gendarmes et « spotters » au Qatar pour la Coupe du monde de football en 2022.
Comme l’Allemagne, la Pologne avait déjà confirmé en mars l’envoi de renforts militaires dans l’Hexagone pour la période estivale. « Une force opérationnelle composée de nos soldats, y compris avec des chiens renifleurs, sera déployée à Paris. Son objectif principal sera d’entreprendre des opérations de détection d’explosifs et de lutte contre le terrorisme », avait précisé le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.
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