Des stations-service luttent contre les vols d’essence

Devant une augmentation des vols d’essence, de plus en plus de stations-service imposent maintenant le prépaiement à la pompe pour enrayer le problème.

La gérante de la station-service Esso de Caraquet, Sylvie Haché, se désole de devoir prendre une décision aussi radicale, mais le vol d’essence est devenu incontrôlable. Elle n’a plus le choix.

Les bons vont payer pour les pas bons et on va faire prépayer pour tout le monde. Désolée, lance-t-elle.

C’est un gros problème dernièrement, c’est une fois par semaine que les gens volent. Ils ne volent pas 20 $, ils vont voler 80 à 100 $.

Sylvie Haché, gérante de la station-service Esso de Caraquet, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

Aux pompes à essence de la Coop IGA Extra de Caraquet, le prépaiement en tout temps est aussi en vigueur depuis lundi. Depuis quelques mois, cette formule était appliquée les soirs et de cette façon, les vols avaient diminué.

Mais les voleurs sont tenaces et pleins d’astuces : ils portent des masques, des lunettes de soleil et vont jusqu’à retirer la plaque d’immatriculation de leur véhicule pour empêcher de se faire identifier par les caméras de surveillance lors des vols.

Dernièrement, le vol a vraiment augmenté. Juste la semaine dernière, c’est arrivé trois fois et une autre fois cette semaine. On n’a pas le choix d’agir, explique Christine Robichaud, directrice de la Coop IGA Extra de Caraquet.

Ce message est inscrit sur une pompe à essence : Veillez noter que vous devez maintenant prépayer à l'intérieur avant de pomper de l'essence. Merci.

Un message aux clients sur une pompe à essence de la Coop IGA Extra de Caraquet.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

Depuis avril 2024, la GRC et l’Association des chefs de police du Nouveau-Brunswick ont décidé de ne plus intervenir en cas de vol d’essence, sauf si l’incident présente une menace immédiate ou continue pour la sécurité publique.

Selon Christine Robichaud, les vols ont monté en flèche depuis. C’est un gros fléau. Ç’a beaucoup augmenté lorsque la GRC a annoncé qu’elle n’agissait plus pour les vols d’essence, avance-t-elle.

Une loi contre les vols d’essence demandée

Le caporal Hans Ouellette, de la GRC, précise que les mesures de paiement à la pompe ou de prépaiement sont un exemple de prévention du crime par l’aménagement du milieu.

Cependant, les forces de police de la province demandent au ministère de la Justice et de la Sécurité publique d’adopter une loi qui comprendrait des dispositions visant à éradiquer le vol d’essence et à promouvoir la sécurité de toutes les personnes concernées.

Une pompe à essence à Caraquet, au Nouveau-Brunswick.

Une pompe à essence à Caraquet, au Nouveau-Brunswick.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

La porte-parole du ministère de la Justice et la Sécurité publique, Jadesola Emmanuel, écrit par courriel à Radio-Canada que le ministre Gauvin a reçu des commentaires de chefs de police exprimant leur intérêt pour cette législation. Le ministère est en train de l’examiner. Entre-temps, le gouvernement a encouragé tous les détaillants de carburant à exiger le prépaiement.

Une mesure là pour rester

À Caraquet, lundi, le prépaiement du carburant enfin mis en place suscite des réactions variées chez les clients.

La stratégie est bonne pour empêcher les gens de voler, mais je trouve que c’est triste qu’on en soit rendu là, dit par exemple Louise Cormier.

Ça ne me surprend pas qu’ils prennent des mesures pour contrôler parce que c’est encore nous autres qui allons payer, partage pour sa part Antoine Landry.

Un client à la station-service de la Coop IGA Extra de Caraquet, au Nouveau-Brunswick.

Antoine Landry.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

De son côté, Guillaume Légère est bon joueur : Si ça peut sauver du trouble de courir après les voleurs, on va payer avant, dit-il.

Je trouve ça bizarre de payer. Je ne sais pas comment je vais mettre de gaz.

Une citation de Jackie Robichaud

Jean-Mathieu Loranger avance que la démarche est plus que normale. Il y a trop de vols et on paye tous pour, explique-t-il. La place se protège.

N’en déplaise aux voleurs, le prépaiement est là pour rester. C’est très simple. Juste, rentrer en dedans, prépayez puis on règle les vols. Ça finit là, tranche Christine Robichaud.

D’après le reportage de Réal Fradette

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