Deuil national au Niger après la mort de 44 civils dans une attaque jihadiste

Publié le 22 mars 2025

Lecture : 2 minutes.

« Le bilan provisoire s’établit à 44 martyrs, tous civils, 13 blessés dont 4 graves pris en charge »… Le Niger est régulièrement confronté aux violences de groupes armés liés à Al-Qaïda et l’État islamique dans le sud-ouest, près du Burkina Faso et du Mali, et à celles de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap dans le sud-est, près de la frontière nigériane.

« Ce vendredi 21 mars, le village de Fambita, dans la commune rurale de Kokorou, a fait l’objet d’une attaque barbare par les terroristes de l’EIS » (État islamique au Sahara), selon un communiqué du ministère de l’Intérieur lu à la télévision d’État, Télé Sahel. « Vers 14 heures, alors que les fidèles musulmans accomplissaient la prière du vendredi, ces terroristes lourdement armés ont encerclé la mosquée pour opérer leur massacre, d’une rare cruauté », a-t-il indiqué. Il précise que les assaillants ont également « incendié le marché et les habitations au cours de leur repli ».


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Le ministère a annoncé un deuil de 72 heures dans tout le pays du samedi 22 mars au lundi 24. « Ces crimes crapuleux ne resteront pas impunis, les auteurs, coauteurs, commanditaires et complices seront traqués et poursuivis devant les juridictions compétentes pour répondre de leurs de leurs forfaitures », a-t-il assuré.

Zone dite des « trois frontières »

Fambita est situé dans le département de Téra, dans la région de Tillabéri, plus largement dans la zone dite des « trois frontières », aux confins du Niger, du Mali et du Burkina Faso : un territoire devenu un repaire pour les jihadistes sahéliens affiliés à l’ tat islamique et Al-Qaïda.  À Tillabéri, immense espace enclavé, des combats opposent souvent les militaires nigériens de l’opération Niya aux jihadistes. En outre, les civils qui y vivent (Djerma, Touareg et Peuls) sont fréquemment visés par les atrocités commises par les jihadistes, qui entraînent d’importants déplacements d’habitants.

La région de Téra, elle, est un point de passage obligé pour des milliers de camions de marchandise provenant du port de Lomé, au Togo, via le nord du Burkina Faso, pour ravitailler le Niger. En décembre, 21 civils avaient été tués dans l’attaque d’un convoi de marchandises dans cette zone.

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Le régime militaire qui a pris le pouvoir par un putsch en juillet 2023, renversant le président élu Mohamed Bazoum, qu’il séquestre, a promis de s’attaquer à l’insécurité. Pourtant, les attaques continuent : depuis juillet 2023, au moins 2 400 personnes ont été tuées dans le pays, selon l’ONG Acled, qui recense les victimes de conflit dans le monde.


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Le Niger, comme ses voisins malien et burkinabè, est confronté à ces violences depuis une dizaine d’années. Après la rupture de leur coopération militaire avec la France, les trois pays sahéliens dirigés par des juntes se sont alliés au sein de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils ont annoncé la création prochaine d’une force de 5 000 soldats pour lutter contre les jihadistes, tandis que des opérations conjointes sont déjà menées.

(avec AFP)


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