Le 15 juillet 2024, le Bénin organisait une cérémonie dans le palais royal de la ville de Benin City au Nigeria. En effet, on célébrait le retour sur leurs terres de deux artefacts qui avaient été volés, notamment pendant la mise à sac du pays par l’Angleterre à la toute fin du XIXe siècle.
C’est un musée américain, le Stanley Museum of Art de l’Université de l’Iowa, qui a remis les deux pièces : une plaque en laiton ainsi qu’une sculpture en bois.
L’espoir d’une prise de conscience
Dans une interview donnée à des médias nigérians, Ewuare II -Oba du Bénin et descendant d’Ovǫnramwęn Nǫgbaisi ou Overami, Oba en 1897 lors de la mise à sac du pays par les Britanniques- a expliqué l’importance d’un tel retour et espère également que le Stanley Museum of Art sera suivi par d’autres institutions culturelles.
“J’espère que les autres musées américains suivront cet exemple” peut-on lire dans les propos rapportés par Le Figaro et l’AFP.
Un Oba est l’équivalent d’un roi. Au Bénin, son pouvoir a quasiment disparu depuis 1897 et l’arrivée en nombre des troupes de l’Empire colonial britannique. Il reste tout de même un titre honorifique qui donne droit à certaines responsabilités, notamment celle d’agir comme un consultant auprès du gouvernement.
Le retour des “bronzes du Bénin”
Rendus au palais royal de Benin City, les deux artefacts volés sont donc revenus sur leur terre natale.
Le Figaro nous apprend que la plaque en laiton, également appélé “un bronze” est une représentation d’un officier de la cour béninoise. De l’autre côté, la sculpture faite de bois et de fer, est la représentation d’une poule.
Mais d’après le journal français, cette restitution, bien qu’elle marque un jour important pour le pays, n’est qu’un premier pas vers le retour total des œuvres volées. En effet, d’après le quotidien, plusieurs demandes ont été faites à plusieurs pays d’Europe, mais aussi aux États-Unis, pour que le Bénin, mais aussi bien d’autres pays d’Afrique, puissent remettre la main sur leurs trésors nationaux.
Le média Artforum indique même que plusieurs institutions ont d’ores et déjà annoncé qu’elles allaient restituer leurs bronze du Bénin. Parmi elles, on compte notamment le Smithsonian Institution (Washington, USA), le Metropolitan Museum of Art (New York, USA) ou encore le National Museum of Ireland (Dublin, Irlande).
Cependant, d’après l’AFP, le British Museum de Londres a refusé de retourner ces artefacts, impliquant des lois du Royaume-Uni qui ne lui permettaient pas de pouvoir accéder à la demande de l’Oba du Bénin.
Une reconnaissance en cours d’un “ chapitre tragique de l’histoire ”
Cory Gundlach, le conservateur du département de l’Art africain du Stanley Museum of Art a donc été missionné pour restituer les “bronzes du Bénin” à l’Oba. À cette occasion, il a pu exprimer deux choses en particulier.
La première est que pour lui, la restitution des artefacts volés ne pourra jamais faire oublier “la violence et la perte associées à ces objets” rapporte l’AFP. La deuxième est que le musée de l’Iowa est en train de travailler sur “la reconnaissance de ce chapitre tragique de l’histoire et à son utilisation comme catalyseur pour un changement positif.” peut-on lire dans la dépêche de l’agence de presse.
Enfin, d’après Artforum, l’Oba du Bénin, n’aurait pas l’intention de conserver toutes les pièces qui lui sont restituées. En effet, il aurait la volonté de les “prêter partout dans le monde.”
Source : AFP/ Le Figaro / Artforum
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