À peine installé à la tête du Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye marque une rupture avec son prédécesseur en abrogeant deux décrets controversés liés au secteur minier. Ces textes, signés par Macky Sall deux jours après l’élection présidentielle du 24 mars 2024, prolongeaient de 25 ans les concessions minières de l’entreprise Ciments du Sahel (CDS). Une décision qui suscite de vifs débats et relance les interrogations sur la gestion des ressources naturelles du pays.
Les décrets abrogés concernaient l’exploitation de l’argile et de la latérite à Thicky, ainsi que du calcaire à Kirène, des matières premières essentielles à l’industrie cimentière. Cependant, selon des sources proches du dossier, ces autorisations prolongées jusqu’en 2049 ne respectaient pas les cadres législatifs en vigueur. D’une part, elles s’appuyaient sur un Code minier obsolète, remplacé depuis par de nouvelles dispositions plus strictes. D’autre part, elles violaient les normes nationales et communautaires de la CEDEAO, qui plafonnent désormais ces renouvellements à 20 ans au maximum. Ce non-respect des règles a conduit le nouveau chef de l’État à trancher en faveur de leur annulation pure et simple.
L’abrogation de ces décrets traduit la volonté de Bassirou Diomaye Faye de renforcer la transparence et la souveraineté du Sénégal sur ses ressources naturelles. Cette mesure s’inscrit dans un contexte où le nouveau gouvernement, issu de l’opposition, avait promis de revoir les contrats miniers et pétroliers jugés défavorables au pays.
Pour les observateurs, cette décision pourrait marquer le début d’un processus de réévaluation plus large des concessions minières accordées sous l’ère Macky Sall. Le secteur extractif, qui constitue une source majeure de revenus pour l’État, est souvent critiqué pour ses conditions d’attribution jugées opaques et déséquilibrées au profit des entreprises exploitantes. Alors que le Sénégal cherche à maximiser les retombées économiques de ses ressources minières, cette annulation soulève des interrogations sur d’éventuelles répercussions pour Ciments du Sahel. L’entreprise pourrait-elle contester cette décision devant la justice ou renégocier un nouveau cadre d’exploitation conforme aux exigences actuelles ?
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