Le groupe Nusrat al-Islam wal-Muslimin (NIM), affilié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), a de nouveau frappé au Niger et au Mali, en Afrique de l’Ouest, en revendiquant l’assassinat de 11 soldats nigériens vendredi dernier près de la frontière avec l’Algérie.
Le groupe a également revendiqué l’attaque du convoi du ministre malien des finances, jeudi, à l’aide d’un engin explosif improvisé sur la route entre Kati et Soribogo un attentat qui a fait deux morts et dix blessés, en plus de la destruction de deux véhicules.
Cette attaque survient quelques jours après que le convoi du ministre de l’enseignement supérieur Borina Kansai a été pris pour cible près de Nyina, blessant quatre membres de la gendarmerie malienne.
Le plus puissant de la région
Dans une interview accordée à Sahara 24, Ahmed Ambarak, directeur du Centre d’études stratégiques de Diloul, a déclaré que le NIM est actuellement le groupe armé le plus puissant de la région, et que son activité s’est étendue au-delà de la région du Sahel, notant qu’il a atteint le pays du Bénin.
La coordination du groupe est forte, a-t-il ajouté, notant qu’il frappe maintenant plusieurs points simultanément au Mali, au Niger et au Burkina Faso, ses capacités dissuadent les autorités maliennes de l’affronter seules.
En ce qui concerne l’attaque contre le ministre malien des finances, Ahmed Ambarak a déclaré qu’il s’agissait d’une évolution dangereuse pour l’État malien, d’autant plus que le même groupe, dirigé par Iyad Ag Ghali, avait déjà tué le chef de cabinet du président de transition, Asmi Guetta, lors d’une visite à l’intérieur du pays.
Il a révélé un accord imminent entre Bamako et le Front de libération de l’Azawad (FLA) pour que ce dernier s’attaque au groupe extrémiste.
Mais dans une interview accordée la semaine dernière à Sahara 24, le porte-parole du FLA, Mohamed Mouloud Ramadan, a déclaré que les autorités de transition n’avaient laissé aucune place au dialogue ou à la réconciliation en raison de ce qu’il a appelé « les atrocités commises contre les Azawadis ».
Atteindre Bamako
La force du GNIM est celle qui avait atteint la capitale Bamako l’année dernière, selon le chef du Centre Delol, où il a ciblé des sites militaires de l’armée et du groupe russe « Wagner », dont l’aéroport militaire international Modibo Keita Seno et un centre d’entraînement de la gendarmerie.
Selon l’armée malienne, l’attaque a causé de lourdes pertes humaines et matérielles, et la destruction de plusieurs avions militaires, sans fournir de détails sur l’ampleur des pertes.
Cependant, l’AFP, citant des sources sécuritaires, a confirmé que 77 personnes avaient été tuées dans l’attaque, tandis que 255 autres ont été blessées.
Les sources ont cité un document secret indiquant que 100 personnes ont été tuées, avec les noms de 81 victimes.
Le GNIM est une organisation militaire djihadiste annoncée le 2 mars 2017, après la fusion de quatre mouvements armés impliqués dans le conflit au nord du Mali, à savoir Ansar Eddine, le Front de libération de Massina, le Front du Sahara et Al-Mourabitounes.
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