Dix ans de prison requis contre un ex-chef de la Banque centrale guinéenne

Ibrahima Chérif Bah est jugé depuis décembre 2024 par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) qui lui reproche un « décaissement sans trace » d’environ 10 millions de dollars à la Banque centrale. Le procureur de cette juridiction, Aly Touré, a aussi demandé, lors de l’audience de lundi un mandat d’arrêt contre M. Bah, absent du procès. Il est, selon sa famille, à l’étranger pour des soins médicaux.

La Crief, une juridiction anti-corruption instituée par les militaires qui ont renversé le président Alpha Condé (2010-2021), doit rendre sa décision le 28 avril. M. Bah est l’un des nombreux ex-responsables incarcérés ou inquiétés sous la junte. Plusieurs anciens dignitaires ont été condamnés par la Crief pour des faits liés à des malversations financières.

Les militaires ont officiellement fait de la lutte contre la corruption, réputée endémique en Guinée, un de leurs combats proclamés. Le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, a assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières » mais l’opposition dénonce la répression des libertés et l’instrumentalisation de la justice.

Sous pression internationale, la junte s’était engagée à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, des promesses non tenues. Le chef du gouvernement guinéen nommé par les militaires Amadou Oury Bah a annoncé le 5 mars un référendum et des élections présidentielle et législatives en 2025, année, selon lui, du « retour à l’ordre constitutionnel effectif » dans le pays.

La Guinée est dirigée par des régimes dictatoriaux depuis son indépendance de la France en 1958.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.