Dominique Boutonnat : le patron du CNC condamné pour agression sexuelle sur son filleul

Le 13 mai 2024, entre 100 et 200 personnes s’étaient rassemblées devant le siège du Centre national du cinéma (CNC) pour réclamer le départ de son président Dominique Boutonnat, en attente de son jugement pour agression sexuelle sur son mineur. Parmi elles, Judith Godrèche, qui avait demandé devant le Sénat la mise en retrait du patron du CNC en février 2024.

Plus d’un mois plus tard, la décision a été rendue par le tribunal correctionnel de Nanterre.

Trois ans de prison dont deux avec sursis

Jugé pour agression sexuelle sur son filleul, Dominique Boutonnat a été condamné, vendredi 28 juin 2024, à trois ans de prison, dont deux avec sursis. Le patron du CNC, proche d’Emmanuel Macron, était accusé d’avoir embrassé de force et agressé sexuellement le jeune homme, âgé de 19 ans au moment des faits, lors d’un séjour en Grèce en août 2020. Dans son jugement, le tribunal a considéré la version du plaignant comme « plus crédible » que celle de Dominique Boutonnat, qui a exercé un « véritable ascendant » sur son filleul.

Lors de l’audience du 14 juin 2024, le jeune homme avait expliqué que celui qu’il considérait comme « plus qu’un parrain » aurait tenté de le masturber après un bain de minuit dans une piscine. Dominique Boutonnat aurait également pris des photos au lever du soleil, et embrassé de force. Le parquet avait requis trois ans d’emprisonnement lors de cette audience. « On est allé très près de quelque chose qui aurait été criminel« , avait estimé le procureur.

Le patron du CNC avait nié toute agression sexuelle à la barre. Il a reconnu avoir pris en photo son filleul à la sortie de la piscine, puis les baisers en question, selon lui consentis et initiés par le jeune homme.

Dominique Boutonnat quitte la présidence du CNC

Suite à cette condamnation, Dominique Boutonnat a quitté la tête du CNC. Dans un communiqué publié par l’instance, ce dernier indique avoir décidé « de cesser l’exercice » de ses « fonctions à compter d’aujourd’hui ». Il en a « averti » Rachida Dati, la ministre de la Culture, qui a confié « l’intérim de la présidence du CNC à son actuel directeur général délégué, Olivier Henrard ».

Dans un courriel envoyé par le secrétariat de la présidence du CNC, Dominique Boutonnat a tenu « à réaffirmer son innocence quant aux faits qui [lui] sont imputés« , et a annoncé avoir fait appel de la décision du tribunal. « Cette affaire est la parfaite démonstration de ce qu’est une agression sexuelle », a pour sa part estimé Caroline Toby, l’avocate de la victime. Tout en saluant la décision, elle a précisé que « l’abus d’autorité et la notion d’emprise ont été reconnus par la justice ».

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