Dominique de Villepin fustige le « spectacle d’impuissance » donné par Bruno Retailleau

Si Bruno Retailleau s’est révélé au grand public depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, il ne fait pas pour autant l’unanimité au sein de son camp. Dans un entretien accordé à l’AFP, Dominique de Villepin a fustigé le « spectacle d’impuissance » donné par locataire de la place Beauvau, en particulier sur l’Algérie.

« Moi, je n’accepte pas de voir un ministre de la République venir devant les Français à la TV pour donner ce spectacle d’impuissance et, en plus, celui d’un dysfonctionnement ministériel (…) en mordant les platebandes d’un collègue ou du président de la République », affirme l’ancien premier ministre.

« On fait le show, on fait de la communication et pour moi, c’est la pire image de l’impuissante publique« , renchérit l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac (2002-2004), placé par plusieurs sondages en tête des personnalités politiques préférées des Français. 

« Refuser tout glissement vers cette tentation identitaire »

Dominique de Villepin, qui a été Premier ministre de 2005 à 2007, regrette qu’aujourd’hui « une partie de la droite » aille « chasser sur les platebandes de l’extrême droite, non pas en apportant des réponses aux demandes des Français sur les services publics, l’immigration ou l’école, mais en surenchérissant sur ce qui est le plus facile : les questions identitaires« . 

« J’ai été toujours de cette ligne de refuser tout glissement vers cette tentation identitaire, de la surenchère et des extrêmes », assure l’auteur d’un nouvel essai intitulé Le pouvoir de dire non

« Sortir de la diabolisation »

Selon lui, la politique d’immigration aujourd’hui en France de « très largement déclaratoire ». « Elle s’est très largement contentée d’incantations sur ‘on va renvoyer les OQTF' », tacle l’ancien chef du gouvernement, en allusion au rapport de force qu’a voulu établir Bruno Retailleau avec l’Algérie pour que ce pays reprenne une soixantaine de ses citoyens qui ont l’obligation de quitter le territoire (OQTF). 

Interrogé sur la situation de l’écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie et dont Paris demande la libération, Dominique Villepin a souligné l’intérêt pour la France de « retrouver une sorte de sérénité avec l’Algérie ». « Nous ne pouvons pas faire autrement que de prendre en compte l’ensemble de la relation (…) parce que si nous restons sur le seul terrain sécuritaire, nous ne trouverons pas une sortie de crise », analyse-t-il, appelant à « sortir de la diabolisation ». 

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