Dominique de Villepin : « Je ne suis pas obsédé par la présidentielle »

Dominique de Villepin ne quitte plus la scène nationale. Invité de l’association de la presse présidentielle ce mercredi matin, l’ancien Premier ministre a balayé l’actualité française et internationale en marquant ses différences avec l’exécutif. Une façon d’entretenir l’hypothèse d’une possible candidature à la présidentielle ?

Ces dernières semaines, l’ex chef de gouvernement de Jacques Chirac fait le plein de popularité dans les enquêtes d’opinion. Dominique de Villepin s’est ainsi installé en mars en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français, devant Édouard Philippe, selon une étude Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio publiée mardi. Il est surtout soutenu à gauche, avec 59 % de bonnes opinions ― dont 68 % à la France insoumise et 74 % au Parti communiste ― contre seulement 41 % à droite, notamment dans son ancienne famille politique Les Républicains (47 %).

Se prépare-t-il à la course à l’Élysée ? « Ce n’est pas à moi d’y répondre, esquive-t-il face aux journalistes. Le fait de dire quelque chose à un moment est très différent de porter un combat présidentiel. Je ne suis pas obsédé par ça. » Il se donne plutôt pour mission de défendre son espace politique, en incarnant le parangon des défenseurs de la Palestine, et assure qu’il ne court pas « après une clientèle électorale ».

La diplomatie de la « papouille »

Du reste, il a surtout marqué sa différence avec l’exécutif. Ces derniers jours, il a notamment critiqué la « surenchère » du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur l’Algérie, l’invitant à laisser agir les diplomates et à ne pas céder à « la tentation du règlement de comptes ». Mercredi matin, il attaque le volet diplomatique de la politique menée par Emmanuel Macron depuis 2017.

« L’approche du président de la République sur le monde a été basée sur la séduction : c’est la diplomatie de la papouille, égratigne-t-il devant la presse présidentielle. Ça a toujours été de penser qu’il était plus malin que les autres. C’est la limite de la Macronie. » Il a ainsi rappelé s’être éloigné d’Emmanuel Macron dès le soir du premier tour de l’élection présidentielle de 2017. « Ce soir-là, quand on m’a invité à faire la fête, j’ai pensé qu’être au second tour face à Marine Le Pen n’était pas une bonne raison de festoyer », griffe-t-il.

« Nous réveillons un certain nombre de fractures »

Il n’oublie pas non plus d’écorner l’image de l’actuel Premier ministre, François Bayrou, sur la réforme des retraites. « Bayrou avait eu l’habilité de faire un conclave, note Villepin. Mais il n’a pas eu le courage d’aller au bout. » Même chose sur la polémique de l’interdiction du voile dans les pratiques sportives : « Est-ce qu’on est encore dans la laïcité ? Non, on est dans une guerre identitaire », tance Dominique de Villepin. « Le durcissement de la législation, s’il n’est pas fondé sur des principes républicains, ne sert à rien et hystérise le débat, poursuit-il. Nous réveillons un certain nombre de fractures et la classe politique joue avec des cartouches de dynamites. »

Un pré discours de candidat à la présidentielle ? « Je ne veux pas que notre modèle soit balayé par des hommes qui auront voulu faire une expérience populiste en France, développe Villepin. Et on va droit dedans. » Mais à droite, ses anciens camarades ne lui dressent pas un chemin pavé de fleurs. « Villepin, c’est du cynisme politique. Avec son discours anti-Israël sur mesure pour rafler à gauche », canarde un grand élu Les Républicains. « C’est une étoile filante, il souhaite que la conjoncture internationale ne s’arrange pas pour capitaliser sur l’international. »

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