Par trois fois, déjà, il a renoncé in extremis à se présenter à une élection. Dont deux présidentielles. Nouvelle personnalité politique préférée des Français, Dominique de Villepin fait un come-back « gaullien » sur fond de crise internationale. Ira-t-il cette fois, au risque de tout perdre ?
Il sait se faire désirer. Vingt-cinq ans que ses partisans l’attendent. Ce mercredi 5 mars aussi, Dominique de Villepin a fait patienter une bonne demi-heure l’amphithéâtre de la Sorbonne plein à craquer. Dans l’auditoire, de jeunes étudiants et quelques tempes grisonnantes sont venus écouter le septuagénaire à l’éternel teint hâlé. L’ancien Premier ministre offre un remake, durant une heure trente, de son discours à l’ONU du 14 février 2003, opposant encore et toujours cette vieille Europe à une Amérique « prise d’une peur existentielle de son déclin ». En face, il dénonce « une collusion entre la Russie et les États-Unis visant à écraser nos démocraties libérales ». Du haut de sa stature d’homme d’État, le dernier Premier ministre de Jacques Chirac se pose en recours : « Nous devrons faire des sacrifices douloureux, mais nous gagnerons cette bataille. » Un rendez-vous ?
« Je me sens prêt. » Il l’a dit à plusieurs proches. Si, en septembre, il est bien placé, il ira jusqu’au bout. « Dominique a le sentiment que c’est son moment, que les planètes sont toutes alignées », confie un fidèle. Conscient de ses atouts actuels – l’expérience, l’argent dont il dispose et la certitude d’obtenir les 500 parrainages d’élus – autant que de ses faiblesses – ses activités de conseil, son patrimoine pharaonique et le vide qu’il a fait autour de lui. « Villepin est un homme seul, raille un chiraquien, autrefois son « ami »… Ne vous fiez pas à ses interventions médiatiques ! Dominique s’emmerde dans son immense appartement de l’avenue Foch et il a fait le tour des métiers d’avocat et de conseiller. Mais c’est un velléitaire. À la fin, comme d’habitude, il se dégonflera. »
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