Dominique Eddé, de guerre lasse – Libération

L’écrivaine libanaise, qui s’est toujours souciée du sort des Palestiniens, se désole de la difficulté du dialogue entre Juifs et Arabes, devenu quasi impossible depuis le 7 Octobre.

Elle parle d’une voix posée dans laquelle perce une pointe de lassitude ou peut-être de désespoir. L’écrivaine libanaise Dominique Eddé a traversé tant de guerres et de fracas qu’elle peine parfois à trouver les mots, ou plutôt à les prononcer, consciente que l’écoute de l’autre est devenue difficile tant les positions sur la crise au Proche-Orient sont clivées. Témoin, cet échange avec Delphine Horvilleur, il y a quelques semaines sur le plateau de la Grande Librairie, sur France 5, qui s’est terminé en passe d’armes.

Toutes les conditions étaient réunies pour un moment exceptionnel. Deux intellectuelles réputées pour leur connaissance du conflit israélo-palestinien et leur capacité à le transcender se faisaient face, l’une étant plus sensible aux souffrances des Israéliens, l’autre plus proche de celles des Palestiniens. Elles devaient répondre à cette simple question : «Comment maintenir le dialogue ?». Eh bien, de dialogue il ne fut pas question, Delphine Horvilleur refusant que Dominique Eddé l’entraîne sur le terrain du traumatisme passé et toujours vivace des Palestiniens. Beaucoup de ceux qui ont assisté à l’émission en sont sortis accablés. Si ces deux femmes intelligentes et plutôt ouvertes à l’autre ne parvenaient pas à dialoguer, alors qui le