« Dominique Erbani et Brice Dulin m’ont beaucoup impressionné… » Pierre-Etienne Bord : un club et des titres avec le SU Agen
Pierre-Etienne Bord, ancien président de l’Association SUA Rugby, n’a jamais aimé faire les grands titres des journaux.
Sa présidence, il l’a surtout passée au bord des terrains, avec l’équipe fanion d’abord à la demande de Guy Basquet, puis avec les Espoirs, et enfin avec toutes les équipes de jeunes, féminines comprises.
À Villeneuve d’abord puis Toulouse
C’est à Villeneuve-sur-Lot que tout jeune, il découvre le ballon ovale : à XIII d’abord du temps de sa splendeur, mais opte très vite pour le XV et le CAV cher à Pierre Leterre. Puis ce sont les études de médecine à Toulouse où il rejoint le Stade en juniors au poste d’ailier ou de centre. Mais trop pris par ses études, il signe au TOEC (Toulouse Olympique Employés Club), alors au niveau du prestigieux Stade, où il aurait pu croiser Christian Lanta ou Jean-Pierre Rives.
Toutefois, il a eu la chance de jouer avec Jean-Claude Skrela qui, transfuge d’Auch, était en attente de licence. 1982, année du titre contre Bayonne : son diplôme de médecine en poche, il s’installe à Agen. Et en 1984, autre année de finale (mais cette fois perdue aux tirs au but) : toujours passionné de rugby, il rejoint officiellement le staff médical du club en compagnie des docteurs Cayrou et Bayol.
La décennie 1980
Il arrive donc au SUA qui domine alors le rugby français. Et si on lui demande de citer quelques noms, Philippe Sella et Daniel Duvroca émergent d’une pléiade de champions. Pour les dirigeants, c’est à Guy Basquet que va sa préférence et il ajoute : « Il m’a fait entière confiance pendant des années. De plus, j’ai eu l’extrême honneur de côtoyer tous ces grands joueurs, et plus tard, de nombreux jeunes qu’on a amenés jusqu’au bout : notre récompense ! J’ai aussi une pensée pour René Tombu qui savait si bien parler aux hommes et qui a été à l’origine de la création du Tournoi Satar pour les plus jeunes. Lorsqu’on vit des moments comme les finales de 1982, 1984, 1986, 1988 et 1990, il est impossible d’en choisir un plutôt qu’un autre. Celle de 1990 avec les débuts d’Olivier Campan m’a profondément marqué, sans oublier Christian Lanta qui, lui, était dans le camp d’en face, entraîneur au Racing. »
Aujourd’hui, rattrapé par l’âge et les pathologies qui vont avec, il a dû abandonner les terrains. « On me promet toutes sortes de prothèses et mon cardiologue m’interdit les abords du terrain. Je ne suis plus en mesure d’assumer mes responsabilités, je me retire donc. Des jeunes prendront la relève. Un regret : celui de n’avoir pas suivi les cadettes championnes de France à Bourgoin, car retenu par le Tournoi Satar à Armandie. Parmi les plus jeunes, Dominique Erbani et Brice Dulin m’ont aussi beaucoup impressionné et, avec eux, les Espoirs Champions de France en 2004. »
Quand il redevient médecin
Si le rugby en pleine évolution a beaucoup marqué le président, l’ancien junior du Stade Toulousain a vécu intensément la dernière finale et en tire quelques leçons : « Personne ne peut rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde. On peut essayer, ce que nous avons fait au niveau des jeunes de l’Association, en perpétuant le concept que l’identité forte du club marque les esprits. N’oublions pas que, dans les dernières années, on a ramené cinq titres grâce au travail, à la cohésion et à l’adhésion au double projet sportif et scolaire. On a su mettre les bonnes personnes au bon endroit, ce qui nous a permis d’atteindre des objectifs qui, au départ, pouvaient paraître prétentieux. »
Le médecin n’est jamais bien loin, et comme tout le monde, il a vu les arbitres devenir très stricts, ce qu’il apprécie : « Le rugby est un sport de combat. Malgré de nombreuses améliorations pour la protection des joueurs et des joueuses, le nombre de commotions ne diminue pas, et les arbitres doivent être très vigilants pour protéger l’avenir, cérébral notamment, du rugbyman. On ne peut supprimer ni la mêlée ni les rucks, zones de contacts. D’autre part, les vitesses se sont tellement accrues qu’il faut être excessivement prudent. D’où la nécessité d’encourager la politique d’évitement. Là, les entraîneurs et éducateurs ont un rôle majeur à jouer. »
Il profite de l’occasion pour remercier particulièrement Francis Portes, initiateur du double projet sportif et scolaire, hommage auquel il tient à associer Eliane Pinetti pour son aide au niveau scolaire. S’il a tiré un trait sur la présidence, il n’en reste pas moins un supporter : il souhaite que les Cadettes, championnes de France, soient un exemple pour tout le monde et surtout pour Sébastien Calvet qu’il a bien connu en tant que responsable de la formation sous sa présidence. « J’ai totalement confiance en lui ! » Ce sera le mot de la fin de Pierre-Etienne Bord.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.