La version de l’accusé est très différente de celle de la présumée victime.
Selon l’homme de 63 ans, il y a eu entre 20 et 25 relations sexuelles avec Juliette*, et les rapprochements ont commencé lorsqu’elle avait 20 ans, à partir de l’automne 2024.
L’ex-skieur acrobatique est accusé d’avoir agressé sexuellement la plaignante entre 2007 et 2020.
Aucun souvenir
D’abord, Dominique Laroche n’a aucun souvenir des séjours de Juliette dans sa résidence, lorsqu’elle était mineure. Pendant plusieurs heures, il a expliqué au tribunal son horaire très chargé, lundi.
Entre ses emplois et les travaux sur sa résidence, Laroche n’était presque jamais libre ou même présent à la maison pendant les fins de semaine.
Il nie catégoriquement tous les gestes sexuels racontés par la plaignante entre 2007 et 2012.
Dominique Laroche estime que les allégations de Juliette sont invraisemblables. La plaignante a entre autres raconté que le premier rapprochement est survenu dans le salon, alors que toute la famille se trouve l’étage.
«C’est un ciné-parc. Je n’ai jamais eu de relation sexuelle à cet endroit-là.»
Laroche fait référence à l’absence de rideaux dans les fenêtres du salon, au fort éclairage et au trottoir public tout près.
Deux adultes consentants
Les souvenirs de Dominique Laroche concernant la plaignante sont plus précis à partir de 2012, année de sa majorité.
À ce moment, la plaignante passe plusieurs fins de semaine dans sa résidence pour le ski.
«[Juliette] est très colleuse, que ce soit avec moi ou les invités. C’est quelqu’un qui se rapproche beaucoup, quelqu’un qui colle beaucoup, qui parle de très près.»
La plaignante aurait fait une fellation à Laroche, sans qu’il le demande, à l’automne 2014.
«Je me sentais flattée par ses avances. Un gars de 50 ans qui se fait approché par une fille de 20 ans, je me sentais en forme et je plaisais.»
Laroche lui donne ensuite une adresse courriel, qu’il utilise déjà pour discuter avec ses nombreuses maitresses.
L’accusé et Juliette auraient eu leur première relation sexuelle à l’hiver 2015.
«En grande majorité, j’attendais qu’elle communique avec moi. […] Pour moi, c’est deux adultes consentants qui se rencontrent, c’est tout.»
Selon le récit de Laroche, la plaignante n’a jamais manifesté d’inconfort. Même qu’elle lui faisait plusieurs compliments.
«Elle me dit que je devrais apprendre aux plus jeunes à faire l’amour, ça se sent dans la relation.»
L’accusé n’a jamais parlé de sa relation extraconjugale avec sa conjointe. Après quelques années, Juliette lui aurait appris l’existence du site web Fetlife, qui réunit les amateurs de BDSM.
«Je lui disais: “si ça t’attire, on va le faire ensemble”. À travers tout ça, j’ai ouvert mon jeu. J’ai ouvert mon armoire de jouets.»
Laroche, qui dit avoir «une grande largesse d’esprit», affirme que les préférences sexuelles ont d’abord été discutées par la plaignante.
La vérité
Dominique Laroche a témoigné d’un ton ferme, quelque peu détaché. Il est apparu plus sévère en fin de journée.
«Aujourd’hui c’est la vérité, je n’ai jamais agressé [Juliette] sexuellement à 13 ans. J’ai eu des relations sexuelles avec elle, consentantes, entre adultes. J’étais plus vieux, elle était plus jeune. Elle était responsable, elle prenait ses décisions, elle était libre», martèle-t-il.
Il a pleuré à deux reprises lorsqu’il a parlait de ses trois enfants.
«J’ai besoin que trois personnes sachent que je dis la vérité, ce sont mes trois enfants. C’est tout ce que j’ai à dire. Quel fiasco», a laissé tomber Laroche en fin de témoignage.
L’accusé sera contre-interrogé par Me Michel Bérubé mardi.
Le procès de Dominique Laroche est prévu jusqu’à vendredi, devant la juge Marie-Claude Gilbert.
*Nom fictif : l’identité de la plaignante est protégée par le tribunal
Crédit: Lien source