Dominique Meyer, une vie à l’opéra (1/4) : Les années de formation

Né en 1955, Dominique Meyer grandit dans une famille d’agriculteurs catholiques alsaciens. Son père, militaire de carrière, est très soucieux de la réussite académique de ses enfants. C’est ainsi que le jeune Dominique Meyer et son frère se rendent à Paris, le premier pour étudier l’économie et le second, la médecine. Là, ils profitent de tout ce que Paris peut leur offrir sur le plan culturel : expositions, musées, théâtre, cinéma et bien sûr, les concerts classiques. « On s’est construit une culture, juste par passion, par désir de connaître. […] Tout était accessible, ça ne coûtait que du temps. »

Très tôt, Dominique Meyer enseigne à l’université et travaille dans l’équipe de Jacques Attali avant de rentrer au Ministère de d’Industrie. Là, il participe à l’essor de l’industrie du CD, alors à ses balbutiements en France. Fort de ce succès, il rejoint ensuite Jack Lang à la tête du Ministère de la Culture et cette rencontre est déterminante. Il se distingue par son action pour soutenir et consolider le cinéma français, grâce à une taxe imposée aux chaînes de télévision. « C’était une époque formidable. […] J’ai appris beaucoup grâce à Jack Lang, j’ai appris qu’on ne devait pas avoir peur, qu’on ne devait pas avoir peur des jeunes. Son cabinet était composé de gens d’âges différents. […] Il avait réussi à composer un bouquet de gens qui se complétaient bien. »

Au Ministère de la Culture, Dominique Meyer suit également le projet de construction de l’Opéra Bastille et administre l’Opéra de Paris au moment de l’inauguration, en 1989. Après un passage à Matignon auprès d’Edith Cresson et de Pierre Bérégovoy, puis au Ministère des Sports, il prend enfin les commandes d’une maison d’opéra, celle de Lausanne : « C’est la première fois que je me suis réalisé professionnellement dans ce métier-là. «  nous confie-t-il.