L’administration du président Donald Trump a récemment annoncé une hausse significative des tarifs douaniers sur les importations en provenance de plusieurs pays africains. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie commerciale visant à établir des « tarifs réciproques » avec les partenaires commerciaux des États-Unis.
Si cette politique vise officiellement à protéger les industries américaines en équilibrant les relations commerciales, elle pourrait avoir des conséquences économiques majeures sur les pays africains concernés. En restreignant l’accès au marché américain, ces nouvelles taxes risquent d’affaiblir plusieurs secteurs industriels en Afrique, notamment l’automobile et le textile, qui dépendent fortement des exportations vers les États-Unis.
Au total, 51 nations africaines sont touchées par ces nouveaux droits de douane, qui varient entre 10 % et 50 %. Parmi les plus pénalisés, le Lesotho se voit imposer un tarif de 50 %, suivi de Madagascar (47 %), Maurice (40 %), le Botswana (37 %), l’Angola (32 %), la Libye (31 %), l’Algérie et l’Afrique du Sud (30 % chacun), ainsi que la Tunisie (28 %).
D’autres pays subissent des hausses de 11 % à 21 %, comme la Namibie et la Côte d’Ivoire (21 %), le Zimbabwe (18 %), le Malawi et la Zambie (17 %), le Mozambique (16 %), le Nigeria (14 %), le Tchad et la Guinée équatoriale (13 %), tandis que la République démocratique du Congo et le Cameroun voient leurs tarifs augmenter de 11 %.
La majorité des pays africains concernés se voient appliquer un taux de 10 %, le minimum imposé par cette nouvelle politique commerciale. Parmi eux figurent l’Égypte, la Guinée, le Maroc, le Kenya, l’Éthiopie, le Ghana, la Tanzanie, le Sénégal et plusieurs autres nations du continent.
Selon le Bureau du représentant commercial des États-Unis (Office of the United States trade representative), le total des échanges de biens entre les États-Unis et la Guinée s’est élevé à 144,5 millions de dollars en 2024. Les exportations de biens des États-Unis vers la Guinée se sont élevées à 138,3 millions de dollars en 2024, soit une baisse de 24,6 % (45 millions de dollars) par rapport à 2023. Les importations de biens des États-Unis en provenance de Guinée se sont élevées à 6,2 millions de dollars en 2024, soit une baisse de 53,3 % (7,1 millions de dollars) par rapport à 2023. L’excédent commercial des États-Unis avec la Guinée s’est élevé à 132,2 millions de dollars en 2024, soit une baisse de 22,3 % (38 millions de dollars) par rapport à 2023.
A signaler que l’imposition de ces droits de douane pourrait avoir des effets dévastateurs sur les économies africaines. D’une part, la hausse des coûts d’exportation risque de rendre les produits africains moins compétitifs aux États-Unis. D’autre part, ces mesures pourraient compromettre les relations commerciales établies dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un programme qui permet aux pays d’Afrique subsaharienne d’exporter certains produits vers les États-Unis sans droits de douane.
N’Famoussa Siby
Crédit: Lien source