Donner une seconde chance, même au mobilier à Moncton

À Moncton, un organisme de bienfaisance donne une seconde chance aux personnes marginalisées par l’entremise de la réparation et de la vente de meubles et d’électroménagers usagés à prix abordables: l’Atelier Seconde Chance.

C’est en voyant la misère à la Maison Nazareth de Moncton qu’est née la vision de Léo et Jeannette Johnson de rompre le cycle de la pauvreté et d’aider les personnes ayant des difficultés particulières.

Au début des années 2010, le couple concrétise sa vision en lançant un projet de récupération de meubles usagés avec l’objectif de pouvoir offrir des formations professionnelles en milieu de travail. Cette initiative a rapidement évolué, menant à l’ouverture du magasin Enviro Plus, en 2013.

L’Atelier Seconde Chance utilise le magasin Enviro Plus comme environnement de travail. Depuis 2022, via le programme Lumière, il permet à des étudiants et des personnes rencontrant des difficultés particulières d’y suivre un stage de cinq mois en plusieurs phases, comprenant une période d’orientation, un processus d’évaluation, une période de formation et du soutien mensuel.

Étienne Lurette est membre du conseil d’administration de l’Atelier Seconde Chance. Il agit comme consultant du programme Lumière depuis son lancement et il a contribué à son développement.

«On n’est pas ici juste pour vendre des meubles. C’est un programme vocationnel pour les personnes marginalisées qui ont eu des difficultés dans leur vie, […] des décrocheurs, des personnes avec des antécédents assez difficiles, que ce soit la maladie ou le manque de structure et de directives. C’est des gens qui ont vécu de la misère», explique-t-il.

Tout au long du programme, une attention particulière est accordée à des valeurs fondamentales telles que le travail d’équipe, la communication et la ponctualité, tout en mettant l’accent sur le développement de compétences comme la fiabilité, l’adaptabilité, l’esprit critique et la capacité à vivre en société, dans le but de garantir une intégration professionnelle réussie.

L’Atelier Seconde Chance travaille en collaboration avec des organismes du Grand Moncton, le ministère du Développement social ainsi que le ministère de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail afin d’identifier des candidats qui pourraient intégrer le programme.

Ces personnes participent entre autres au nettoyage des dons, à leur réparation et à la vente. Au cours de leur formation, elles reçoivent de l’équipement de travail, un dîner chaud chaque jour, et même une passe d’autobus.

«Ces gens-là ont vécu des moments assez difficiles, on veut s’assurer qu’ils se sentent en sécurité et à l’aise quand ils sont avec nous. Ils font partie de l’équipe», ajoute M. Lurette.

Les participants au programme sont accompagnés par neuf employés et de nombreux bénévoles de tout âge, comme Léonide Desjardins. À l’âge de 88 ans, l’optométriste retraité consacre deux après-midi par semaine à l’Atelier Seconde Chance.

«On a 17 bénévoles qui nous aident, on est vraiment chanceux. Sans eux, l’Atelier Seconde Chance n’existerait pas. C’est gros ici, et c’est beaucoup de responsabilités», souligne M. Lurette.

Grâce au programme Lumière et au magasin Enviro Plus, l’Atelier Seconde Chance contribue également à la protection de l’environnement. La stratégie de gestion et de recyclage des déchets permet de réduire la quantité de matériaux qui aboutissent au dépotoir.

D’ailleurs, un partenariat avec ECO 360 a été conclu en 2018 afin que le dépôt mobile conserve les articles recyclables pour permettre à Enviro Plus de les restaurer et de les mettre en vente.

Une liste d’attente est en place pour participer au programme et contribuer à la mission de l’Atelier Seconde Chance, mais l’organisme encourage fortement les personnes concernées à s’inscrire.

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