Le vélo a-t-il sa place dans Sète ? Évidemment, oui ! Mais encore faudrait-il lui en donner davantage – ce que souhaitent cyclistes, associations et la mairie. Car, comme beaucoup d’autres villes, l’intégration de ce mode de transports dans la politique locale ne s’est faite que très récemment à l’échelle de l’histoire de la commune.
« De manière globale, la France a été en retard sur le développement du vélo. À Sète, il y a 20 ans, il n’y avait pas d’aménagements », contextualise Vincent Sabatier, second adjoint au maire, notamment délégué à la mobilité et à l’aménagement de la voirie. Les premiers travaux significatifs furent la création d’une voie verte le long de la promenade Maréchal-Leclerc en 2003, et celle du Lido à la fin de cette décennie lors du déplacement de la route.
« Ça a amorcé le tour de montagne et de l’étang de Thau et donné envie aux gens d’y faire du vélo », analyse l’élu. À noter également le premier contre-sens cyclable en 2008 à la sortie du quartier de Villeroy. Au fil des deux dernières décennies, les aménagements se sont multipliés pour faciliter et démocratiser la pratique du cyclisme. « C‘est vrai qu’il y a une augmentation du nombre de vélo ces dernières années », remarque Jacques Gatto, moniteur d’auto-école aux 51 ans de métier qui connaît les rues sétoises comme sa poche.
Le chiffre : 41 000
C’est le nombre de cyclistes ayant emprunté la voie verte du Lido entre mars et mai. Parmi les différents types d’usagers, il y a les touristes ayant longé le canal du Midi ou l’Eurovélo 8, ou qui font le tour de l’étang, comme beaucoup de locaux.
Des contre-sens cyclables qui ont fait débat
2017 intervient ensuite comme une date importante de l’histoire du vélo à Sète. Alors que les deux partis collaboraient jusqu’à ce moment-là, La Roue libre de Thau, association qui promeut la pratique du deux-roues sur le territoire, attaque en justice la municipalité.
« On avait déposé un recours au tribunal administratif pour obtenir les doubles sens cyclables dans les rues en zone 30, car la Ville ne respectait pas la loi. En 2020, elle a été condamnée par le tribunal administratif de Montpellier, rappelle Daniel Rigaud, l’un des membres du bureau de La roue libre de Thau. La place du vélo à Sète s’est améliorée et continue de s’améliorer, par exemple avec la création de la voie verte nord en 2021. Ça se voit aussi avec la note du baromètre cyclable (cette enquête citoyenne se base sur des remontées de terrain des usagers, NDLR). »
Selon Daniel Rigaud, « la mobilité dans Sète reste une situation du siècle dernier »
« La ville est passée d’un avis défavorable à plutôt défavorable. Mais il reste des points noirs : la mentalité de certains automobilistes, le cœur de ville, le passage sous le théâtre de la Mer, la discontinuité entre les pistes cyclables… Selon moi, la mobilité dans Sète reste une situation du siècle dernier où la voiture était dominante », poursuit Daniel Rigaud.
« Tout le monde veut aller dans le même sens : pouvoir circuler plus facilement à vélo, mais pas de la même manière. Notre rôle n’est pas de monter les Sétois les uns contre les autres. C‘est de satisfaire les besoins de tous. Donc, on met le curseur au milieu pour tous », commente Vincent Sabatier.
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