Dries Van Noten revient sur sa vie consacrée à la mode : “J’adorais ça et j’adore toujours ça”

On savait qu’on avait des noms très difficiles à prononcer, alors on a fait des flyers qui disaient : “Passez voir les six designers belges, les six d’Anvers à l’étage”. L’expression a ensuite été reprise dans un article du Women’s Wear Daily, et le groupe a existé. Nous étions une bande d’amis et nous partagions la même passion pour la mode. On avait tous des visions différentes de ce que la mode pouvait être, mais on s’échangeait beaucoup d’infos, on s’encourageait mutuellement. Et comme on est amis, on continue à sortir ensemble. Ann est accro au jardinage, on partage plein de choses. Elle me donne des tomates qu’elle fait pousser, et nous, on lui donne des choses qu’on fait pousser.

© Christina Fragkou

De quoi d’autre avez-vous parlé ?
De l’héritage et de l’histoire, mais aussi, bien sûr, de la famille et de choses comme ça, des enfants, des petits-enfants.

Je suis curieux de savoir quel est votre premier souvenir de mode. Pas les vêtements, mais la mode en tant que pratique et forme créative.
Pour moi, c’est l’école de mode. C’est là que j’ai tout appris. Avant, j’allais à l’école chez les Jésuites, c’était bien sûr très, très strict et très classique. Et mes parents avaient un magasin de mode, alors je voyageais avec eux à Florence et à Milan pour aller voir les collections et tout ça. J’étais donc vraiment fasciné. Mais bien sûr, quand tu es chez les Jésuites et que tu découvres que tu es gay, ce genre de choses, ça n’aide pas vraiment. Mais en passant de l’école jésuite à l’école de mode, en rencontrant des gens comme Walter [Van Beirendonck] et Martin [Margiela], je me suis dit : “Waouh, il existe un autre monde.”

Bien sûr, c’était une période démente pour la mode elle-même. En 74 et 75, Armani et Versace ont complètement changé la mode masculine, avec des costumes en lin, des vestes en cuir, des logos, etc. Immédiatement après, il y a eu [Claude] Montana et [Thierry] Mugler : les larges épaules. En moins d’un an, on est donc passé de l’élégance et de la décontraction au power dressing.

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