Droits de douane: la riposte s’organise / Mali: un an ferme pour les soutiens de l’imam Dicko / Nouvel album de la star sénégalaise Youssou N’Dour…
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Margaux Ratayzyk.
À la une de votre Journal en français facile :
Donald Trump campe, reste sur ses positions. Le président américain dit qu’il ne changera « jamais de politique », alors que les pays touchés par les droits de douane organisent leur riposte, leur réponse. Vous entendrez l’inquiétude en Haïti, où l’on craint que ces taxes ne s’appliquent au secteur du textile.
Nous irons, aussi, au Mali, où les soutiens de l’imam Dicko, un opposant, ont été condamnés à de la prison.
Et, enfin, de la musique, avec la sortie du nouvel album de la star sénégalaise Youssou N’Dour.
Donald Trump campe, reste sur ses positions. Le président américain affirme qu’il ne changera « jamais de politique », et ce malgré la déroute boursière qui s’abat sur les États-Unis ; autrement dit, le grand désordre. Du côté des pays touchés par les droits de douane, la riposte, la contre-attaque s’organise. Une organisation a même attaqué en justice les taxes imposées à la Chine. En réponse à Donald Trump, Pékin a imposé 34 % de droits de douane sur les produits américains. Et Bruxelles, de son côté, planche, travaille encore sur sa stratégie. Parmi tous les territoires concernés, Agnieszka Kumor, il y a donc ceux qui montrent les muscles – qui durcissent le ton – et ceux qui préfèrent négocier.
Après Pékin, c’est au tour d’Ottawa de dégainer en retour et de taxer certaines voitures américaines. Si le Canada n’a pas subi de nouveaux droits de douane, le pays paye, tout de même, un lourd tribut dans cette guerre commerciale, avec des surtaxes qui touchent une partie de ses exportations. Quant à l’Union européenne, Bruxelles menace de s’attaquer aux services numériques américains, tout en se disant prête à négocier. L’argument des Européens : un marché intérieur riche de 450 millions de consommateurs. La réponse de l’Europe sera unie, forte et appropriée, assure le chancelier allemand sortant, Olaf Scholz. La première salve, mi-avril, sera sur l’acier et l’aluminium, déjà surtaxés aux États-Unis. La deuxième, plus massive, interviendra deux semaines plus tard. Mais, jusque là, les entreprises françaises sont priées, par le président Emmanuel Macron, de s’abstenir d’investir outre-Atlantique. Le Japon, quant à lui, veut garder la tête froide. Le Premier ministre nippon se dit prêt à prendre l’avion pour aller à Washington pour négocier en personne.
Agnieszka Kumor.
Et la Bourse de New York a, de nouveau, ouvert en nette baisse, ce vendredi. Les spécialistes s’inquiètent des représailles chinoises aux droits de douane.
Haïti, également touchée par ces tarifs douaniers. Les exportations du pays vers les États-Unis seront taxées à 10 %. Mais, si cela s’applique au secteur de la sous-traitance textile, eh bien, les conséquences pourraient être dramatiques. Cette filière était jusqu’ici protégée par deux lois américaines. Je vous propose d’écouter l’économiste haïtien Enomy Germain, joint par Juliette Chaignon.
« Ce secteur concerne 90 % des exportations totales du pays. Et, deuxièmement, c’est un secteur qui emploie, aujourd’hui, plus de 30 000 personnes. Donc, si les 10 % concernent ce secteur, ce sera une catastrophe en Haïti pour ce secteur, mais également le secteur agricole et la petite industrie, qui seront totalement négativement impactés. On n’est pas suffisamment compétitifs, et ça empêche de produire et d’avoir la capacité d’exporter, si vous voulez, de façon normale vers le reste du monde et, en particulier, vers les États-Unis d’Amérique, qui constituent le premier partenaire économique de ce pays en difficulté. »
C’était l’économiste haïtien Enomy Germain.
Le chef du Shin Bet – l’agence de sécurité intérieure en Israël – écrit que Benyamin Netanyahu lui a demandé d’influer, d’agir sur les juges pour retarder son procès. La procureure générale du pays a, quant à elle, conclu à un vice fondamental, une faute grave du Premier ministre dans le renvoi du chef du Shin Bet. Il menait des enquêtes criminelles sur les proches de Benyamin Netanyahu.
Au moins 30 morts dans la bande de Gaza, ce vendredi. L’armée israélienne a lancé une offensive terrestre. Benyamin Netanyahu a promis d’accentuer la pression sur le Hamas pour obtenir la libération des otages. D’autres frappes israéliennes ont été menées au Liban et en Syrie, frappes qui ont tué deux membres de la branche armée du Hamas, dans le sud du Liban. Un cessez-le-feu est, pourtant, en vigueur dans le pays depuis quatre mois.
Le Journal en français facile.
Au Mali, neuf soutiens de l’imam Mahmoud Dicko ont été condamnés à un an de prison pour attroupement illégal. Condamnation qui intervient après une autre peine à l’encontre de l’opposant malien Seydina Touré. L’imam Dicko apparaît comme un fervent, un important opposant aux autorités de transition. Les précisions de David Baché.
Les neuf hommes voulaient accueillir l’imam Dicko, le 14 février dernier, journée prévue pour son retour d’exil à Bamako. Ce retour n’a, finalement, pas eu lieu. Mais les neuf militants, qui étaient sortis de chez eux, ont été condamnés à un an de prison ferme pour attroupement illégal. Un an ferme, c’est plus que les réquisitions du parquet, qui avait demandé la relaxe pour certains des militants et de la prison avec sursis pour les autres. Leurs proches, qui s’attendaient donc à une libération même en cas de condamnation après, déjà, un mois et demi de détention, ne cachent pas leur déception. « Je suis dépité, très triste et déçu », confie l’un d’entre eux. « C’est purement politique, déplore un autre. Mais nous allons faire appel, demander un nouveau jugement. » L’influent imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil islamique du Mali, en exil depuis près d’un an et demi en Algérie, est devenu une bête noire, un ennemi des dirigeants militaires maliens, après avoir exprimé des critiques et dénoncé, notamment, une transition sans trajectoire – qui ne sait pas où elle va. La CMAS, organisation qui rassemble ces soutiens, a été dissoute, interdite il y a un an et plusieurs de ses membres ont été enlevés, séquestrés, emprisonnés par la sécurité d’État ou condamnés en justice.
David Baché.
On reste en Afrique, avec ce lourd bilan. Dans le centre du Nigeria, au moins 40 personnes ont été tuées dans une série d’attaques contre des villages. Parmi les victimes, essentiellement des femmes et des enfants. La région est marquée par des affrontements récurrents, répétés entre les différentes ethnies et religions.
Vous le savez, RFI met régulièrement l’accent sur les musiques du monde. Aujourd’hui, Youssou N’Dour. La star sénégalaise revient, avec un 24ᵉ album studio. Un album intitulé Éclairer le monde, qui revisite le mbalax, ce rythme musical typique du Sénégal. Les précisions d’Olivier Rogez.
[extrait d’une chanson]
Né au début des années 70 sur le socle de la musique njuup des Sérères. Le mbalax a toujours su intérioriser les influences étrangères. Youssou N’Dour utilise à merveille cette plasticité sur son nouvel album, dont la tonalité doit beaucoup à l’Américain Michael League, producteur, arrangeur, guitariste, bassiste et, même, joueur de ukulélé.
[extrait d’une chanson]
Éclairer le monde est un album très musical. Youssou N’Dour s’amuse à y mêler guitare, balafon, ngoni, kora, au rythme des tamas et des sabars, les deux percussions métronomes qui forment la base du mbalax. Toujours curieux, Youssou N’Dour a ouvert sa porte à des musiciens venus d’horizons divers, comme le batteur Munir Zakee, d’Atlanta, ou le pianiste new-yorkais Frank LoCrasto. Ils accompagnent les partenaires habituels du Dakarois, comme son guitariste Tapha Gaye, au jeu toujours très subtil.
[extrait d’une chanson]
Éclairer le monde est une ode à la tolérance, à l’ouverture d’esprit, à l’universalisme. C’est aussi souvent, comme avec Youssou N’Dour, une occasion de célébrer le mouridisme et son guide spirituel, Cheikh Ahmadou Bamba.
[extrait d’une chanson]
C’est la fin de votre Journal en français facile. À réécouter à tout moment sur francaisfacile.rfi.fr.
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