Du 21 au 31 mai, sept théâtres de la Ville de Paris proposent, en écho aux futurs JO, de découvrir des troupes étrangères montantes, portant “des paroles fortes sur ce qui se vit dans leur pays”. Une “course” théâtrale très alléchante.
Publié le 18 mai 2024 à 15h00
En écho aux prochains jeux Olympiques, de nouveaux jeux de théâtre, aussi internationaux, aussi engagés dans le lien pacifique avec l’autre, sont à l’affiche du premier Paris Globe Festival, de mardi 21 à vendredi 31 mai. Les sept théâtres municipaux de la Ville de Paris qui en ont eu l’idée folle – Théâtre Paris-Villette, Théâtre 13, Théâtre Silvia Monfort, Théâtre de la Bastille, Théâtre 14, Les Plateaux Sauvages, Théâtre de la Concorde – ont bouclé en six mois leur programmation. À l’ombre des grands aînés soutenus par la municipalité – Théâtre de la Ville, Centquatre, Théâtre du Rond-Point –, ces sept-là, plus petits (des salles de 120 à 400 places), moins dotés, mais plus réactifs, s’entendent en effet à merveille depuis une dizaine d’années.
De même génération (entre 40 et 50 ans), ayant chacun connu la dure vie en compagnie de théâtre, les dynamiques patrons et patronnes de ces lieux turbulents ont l’habitude, malgré leur commune difficulté financière, d’y proposer des spectacles qui décoiffent, d’y faire connaître des artistes peu connus et exigeants. Pour lutter ensemble contre l’asphyxie budgétaire qui les menace et résister aux risques d’entre-soi de la création actuelle, ils ont imaginé ce nouveau festival subventionné à 80 % par la Ville et à 20 % par Paris 2024 et l’Office national de diffusion artistique (Onda) – soit 300 000 euros. Juste assez pour réenchanter dix jours durant un climat théâtral parisien et national rongé d’inquiétudes et de morosité.
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Selon quels critères ont été sélectionnées les troupes étrangères invitées ? « Déjà, nous voulions être le plus ouverts possible aux cinq continents, explique Adrien de Van, directeur de Paris-Villette et porte-parole de ses camarades. Mais sur les soixante-dix projets proposés, nous n’en avons pas trouvé en Chine, en Japon, en Corée qui répondent à nos attentes. Même si notre désir est d’accueillir des esthétiques différentes qui stimulent les regards. Nous avons plutôt privilégié les compagnies “intermédiaires”, c’est-à-dire avec une esthétique déjà affirmée, mais sans visibilité encore hors de leur pays. Si le Festival d’automne propose à Paris des artistes internationaux déjà reconnus, pouvant et devant remplir des théâtres de 800 places, nos plus petites salles permettent de prendre plus de risques. Quand bien même, à travers nos douze spectacles et vingt-quatre représentations, on aimerait atteindre 4 500 places vendues. »
Des personnalités extraordinaires comme l’Anglaise Ira Brand, le Camerounais Zora Snake, la Libanaise Hanane Hajj Ali, la Chilienne Ebana Garin Coronel…
Adrien de Van, directeur du Théâtre de Paris-Villette et porte-parole du festival
Adrien de Van poursuit : « Nous tenions aussi à ce que les compagnies invitées, de l’Espagne au Cameroun, de la Hongrie au Liban, du Québec à l’Angleterre, du Chili au Mali, de l’Ukraine à l’Italie, aient toutes des paroles fortes sur ce qui se vit dans leur pays. On y découvrira pas mal de seuls-en-scène avec des personnalités extraordinaires comme l’Anglaise Ira Brand, le Camerounais Zora Snake, la Libanaise Hanane Hajj Ali, la Chilienne Ébana Garín Coronel… Faute de moyens, chez eux comme chez nous, les projets avec beaucoup d’acteurs sur scène sont en effet de plus en plus rares. Il y aura également des troupes espagnole, québécoise, malienne, italienne, ukrainienne aux spectacles détonnants. Leurs points communs ? La place des femmes dans la cité, la quête identitaire, et surtout un doute omniprésent : sur la marche du monde, l’information qui nous en est donnée, les débats encore possibles… »
Autre point commun, selon l’aveu d’Adrien de Van : les directeurs des sept lieux ne connaissaient pas la plupart des projets. Autant de surprises à découvrir, donc, avec gourmandise. Le Paris Globe Festival se voudrait biennale. Alors mieux vaut se dépêcher d’y goûter dès ce printemps. À vos marques !
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