Publié le 6 mars 2025
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En particulier quand il évoque le continent africain, le 47e président des États-Unis ne peut pas se contenter d’être méprisant ou ignorant. Il tend bien souvent à être insultant. Mardi 4 mars, dans son allocution au Congrès américain, Donald Trump tentait de justifier les coupes budgétaires massives dans l’aide des États-Unis à l’étranger, qu’il appelle de ses vœux. Pour démontrer ce qu’il considère comme une coopération superflue, voire absurde, le chef de l’État a cru bon citer quelques dossiers liés à l’Afrique…
Et Trump d’évoquer le Mali, qui recevrait 14 millions de dollars pour une cohésion sociale dont il n’a cure, la Zambie, qui toucherait 50 000 dollars pour accroître une innovation végane qui ne peut enthousiasmer le viandard américain peu soucieux de climat, l’Ouganda et son programme de changement social et comportemental (42 millions de dollars américains), le Mozambique et la circoncision masculine (10 millions de dollars) ou encore le Liberia et sa quête d’électeurs rassurés, pour 1,5 million de dollars. Puis vint le tour du Lesotho…
Inculture trumpienne
Ces dernières semaines, le président américain affirme que 8 millions de dollars américains seraient dépensés dans ce pays enclavé en Afrique du Sud – pays que Trump met largement à l’index – pour promouvoir la communauté LGBTQIA+ qu’il entend, par ailleurs, invisibiliser aux États-Unis. Les fact-checkers de la chaîne de télévision américaine CNN assurent que ce sont plutôt, entre les années fiscales 2021 et 2022, 477 121 dollars qui auraient été accordés par les National Institutes of Health à trois projets lesothiens.
Alors que Trump évoque des expériences sur des souris, il s’agirait plutôt d’études menées sur des singes, dans le but de comprendre l’effet d’une thérapie hormonale féminisante sur le système immunitaire et sa vulnérabilité au virus du sida. Le Lesotho a l’un des taux de prévalence du VIH les plus élevés au monde, avec environ un adulte sur quatre séropositif. Mais Donald Trump n’a pas été qu’imprécis.
Il a évoqué « la nation africaine du Lesotho, dont personne n’a jamais entendu parler ». S’il est crédible que l’homme d’affaires républicain ne connaisse pas cet État – lui qui avait « fusionné » verbalement la Zambie et la Namibie en une imaginaire Nambie –, il aurait tort de considérer sa culture internationale comme le mètre étalon de l’acceptable. Et il aurait pu consulter son bras droit Elon Musk, dont la compagnie Starlink est officiellement en quête d’une demande de licence au Lesotho.
Le Lesotho indigné
Pour un activiste du Lesotho, « Donald Trump fait preuve d’une grande ignorance ou alors il veut insulter le Lesotho et ses citoyens . Comme la déclaration de Trump a suscité l’hilarité de ses soutiens, Kananelo Boloetse a embouché la même trompette humoristique, sur X, en rappelant au président américain que son pays est « le seul au monde entièrement situé à plus de 1 000 mètres d’altitude, plus haut que ne l’a jamais été votre cote de popularité ».
Du côté des autorités lésothiennes, le ministre des Affaires étrangères s’est déclaré « choqué » d’entendre un chef d’État « faire référence à un autre État souverain de cette manière ». Lejone Mpotjoane trouve « bizarre » que le premier responsable d’une administration ne connaisse pas un pays où celle-ci possède pourtant une ambassade qui évoque régulièrement des relations « chaleureuses et cordiales » entre les deux nations.
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