Du rattrapage à faire à Tourisme N.-B., selon la ministre Isabelle Thériault

La ministre du Tourisme, Patrimoine et Culture, Isabelle Thériault, encore nouvelle dans ses fonctions, a rapidement conclu que le gouvernement Higgs «n’avait pas de vision claire» en matière de tourisme au N.-B. Elle entend bien se démarquer de ses prédécesseurs.

Lors d’une entrevue avec l’Acadie Nouvelle, Mme Thériault a rapporté avoir été fort surprise, quand elle est arrivée à la tête de son ministère, d’apprendre que le dernier plan quinquennal touristique datait de 2014.

«C’était une stratégie quinquennale 2014-2019. C’est la dernière fois où un gouvernement a fait le tour de la province et a vraiment élaboré une stratégie. Ça explique peut-être pourquoi il n’y avait pas de plan clair (sous Higgs)», a-t-elle expliqué.

Pour combler cette lacune, son ministère a lancé, la semaine dernière, une consultation provinciale. Un sondage est offert en ligne pour le grand public et les intervenants du milieu seront consultés dans les prochains mois.

«On a besoin de s’asseoir ensemble, d’avoir une discussion et de se donner des cibles pour développer l’industrie touristique», a déclaré Mme Thériault, qui veut être en mesure de «sceller tout ça, cet automne» pour ensuite avoir en main un plan d’action.

Le journal a rappelé à la ministre que ces dernières années, les régions francophones du N.-B. avaient parfois eu l’impression d’être délaissées par le gouvernement provincial quand celui-ci courtisait les futurs touristes.

L’an dernier par exemple, une exposition promotionnelle, NatureScape, à Toronto, s’était strictement déroulée en anglais et n’avait fait aucun cas du nord du N.-B. On aurait dit que la moitié de la province n’existait pas. La ministre Thériault voudra corriger le tir.

«Je suis la députée de Caraquet, mais je suis aussi la ministre de toutes les régions touristiques de la province. […] Je veux que ce soit équitable et que le Nord de la province fasse partie de l’équation. C’est une priorité pour moi.»

Promouvoir le N.-B. francophone

Cette année, l’Ontario et les États-Unis seront les principaux marchés visés, tout comme le Québec, qui compte particulièrement pour les régions francophones du N.-B.

«Le Québec, c’est un marché hyper important pour le N.-B., en particulier pour le nord de la province, puis les régions côtières, a indiqué Mme Thériault. Le Québec a une place de choix et on veut y redoubler les efforts de promotion. On a une série d’initiatives qui s’en viennent dans les prochaines semaines, puis les mois à venir.»

«On essaie de promouvoir la province de façon équitable, a-t-elle ajouté, mais ce qu’on a remarqué au fil des ans, c’est que les Québécois sont de grands amateurs de plage d’eau salée, d’espaces naturels préservés, puis ils aiment les communautés acadiennes.»

Le mois prochain, au Palais des congrès de Montréal, la province tiendra Imaginature, un «blitz» de deux jours qui fera vivre au public une «expérience immersive».

En outre, pour attirer l’attention, Tourisme N.-B. a conçu un «abribus interactif».

«C’est une réplique miniature du phare de Grande-Anse, a expliqué la ministre. Dans cet espace-là, les passants seront submergés par des images, des sons, des parfums marins de la côte acadienne.»

La promotion du N.-B. passera par de multiples médias, tels que des images du N.-B. dans le métro de Toronto, des bannières promotionnelles sur le tableau d’affichage lors de parties du Canadien de Montréal et un article éditorial dans le magazine Coup de pouce.

«On a un partenariat avec Salut Bonjour (TVA), évidemment. Puis il y aura toute la promotion sur les médias sociaux, dans les radios, les podcasts, à la télévision. Ce sont toutes des initiatives qui font partie de la stratégie pour la campagne 2025», a ajouté la ministre Thériault.

Les CSR et le tourisme

Depuis la réforme municipale, les CSR doivent remplir un mandat touristique. Dans la Péninsule acadienne, Geneviève Lanteigne, la directrice de la croissance régionale, à la CSRPA, a expliqué en entrevue que la région a conçu sa propre stratégie publicitaire. Son public cible? Le Québec, l’Ontario et les Maritimes.

«On fait beaucoup appel au numérique, parce que c’est la façon la moins dispendieuse de faire de la promotion. Avec le numérique, c’est possible de faire de la publicité vers les consommateurs ciblés. Au Québec, ils vont voir nos publicités apparaître dans leur téléphone mobile ou s’ils écoutent des émissions en ligne, les publicités de Tourisme Péninsule acadienne vont émerger.»

Cependant, s’empresse-t-elle d’ajouter, son bureau reste aux aguets, parce que les choix des voyageurs peuvent rapidement changer.

«J’ai justement lu un rapport du Québec qui décrit les tendances des touristes québécois. Il y a certaines tendances à la baisse chez ceux qui circulent en véhicules récréatifs. On verra peut-être ici une diminution.»

Toutefois, Mme Lanteigne ne refusera jamais l’aide du gouvernement provincial lorsqu’il est question de promotion.

«Tourisme N.-B. nous met en contact avec des médias qui proviennent de l’Europe ou même d’ailleurs, soit des communautés anglophones ou autres, a-t-elle indiqué. Donc, ça nous permet d’avoir de la visibilité sans frais, si on peut dire, car ils font la couverture de la région.»

Tourisme N.-B. offre également des occasions de jumelage, telles que Imaginature. La CSRPA en sera.

«Tourisme Péninsule acadienne sera présent (à Montréal). Notre kiosque aura beaucoup d’informations à donner. On se déplacera aussi pour faire de la promotion, pour avoir une proximité avec ces gens-là. On ne s’en remet pas qu’aux publicités numériques.»

Du côté de la CSR Restigouche, parler de tourisme en cette période de l’année, c’est parler de motoneige. Selon Brad Mann, le président de la CSR Restigouche, le tourisme d’hiver est important. D’ailleurs, les associations de motoneige des deux provinces coopèrent pour favoriser les échanges.

D’autant plus, a-t-il repris, que les visiteurs du Québec peuvent faire la boucle.

«Beaucoup de touristes, qui viennent au N.-B., vont entrer dans Campbellton; ou ceux qui rentrent à Edmundston… ils vont sortir à Campbellton.»

C’est pourquoi Brad Mann juge utile que sa région participe au salon promotionnel que Tourisme N.-B. va tenir à Montréal dans quelques semaines.

«Beaucoup de touristes du Québec viennent dans le comté de Restigouche. C’est pourquoi nous allons à l’exposition de Montréal. Et étant une province bilingue, bien sûr, nous devrions attirer plus de monde de Montréal.»

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