échange de savoir-faire entre pêcheurs de la Martinique et de La Cotinière

Fin juin, Olivier Jean-Louis, membre du bureau du Collectif pour une pêche durable en Martinique, le COPEM, est venu rencontrer Jérémie Steyaert, patron-pêcheur oléronnais qui débarque et commercialise sa pêche à La Cotinière.

Olivier – surnommé Ti’Chapo – connait Jérémie Steyaert à travers son double métier de pêcheur et d’architecte naval qui a dessiné, pour l’association de modernisation de la pêche en Martinique, le navire COPEM 10-32 qui vise la construction dans l’Ile d’un navire générique, plus sûr et confortable à la mer, économe en énergie et qui permettra aux pêcheurs artisans de pratiquer une pêche durable.

Pour réaliser ses plans, l’architecte a embarqué sur plusieurs navires de pêche des différents ports de la Martinique et notamment à bord de la yole de 9 mètres d’Olivier au départ du port de Saint-Pierre. En retour, Ti’Chapo est venu embarquer sur le navire ligneur professionnel de Jérémie Steyaert, CYANN pour pratiquer le métier de la canne, pour la pêche de bar et de lieux jaunes, au départ du port de Saint-Pierre d’Oléron, La Cotinière.

Par cette expérience et ce temps passé en mer, ce sont des connaissances et des pratiques qui s’échangent traduisant la richesse des cultures maritimes des différentes régions.




Ces deux marins ont en commun le métier de la ligne, connu pour sa sélectivité, et la finesse d’une activité qui se pratique en équipage (deux ou trois hommes à bord) au gré des saisons et des conditions météorologiques. Or, la technique de pêche ne fait pas tout, il faut savoir où et comment trouver le poisson.

De l’ile de la Martinique à l’ile d’Oléron, les contraintes du métier et sa beauté, au fil de l’eau, ont beaucoup en commun. En revenant de La Cotinière, Olivier Jean-Louis a affirmé que la Martinique avait beaucoup à gagner à venir observer l’organisation professionnelle des ports comme La Cotinière et ses outils modernes, notamment la vente en criée.

De son côté Jérémie Steyaert salue l’engagement des marins-pêcheurs martiniquais dans le travail collectif visant à déterminer un navire commun et à mettre en place les structures professionnelles leur permettant de financer ce bateau générique – pour 10 à 40 marins – et la fine connaissance de leur métier, la ligne, le casier, le filet principalement, dans des conditions de mer souvent fortes et avec très peu d’équipements adaptés.

Par son projet collectif, le COPEM cherche à améliorer les conditions de vie et de travail des marins artisans en améliorant la qualité des captures par une meilleure conservation à bord. L’association, représentée par son président, Hugues Coco, a choisi il y a déjà plusieurs années de travailler avec la société d’architecture navale oléronaise, PESCAVEL, animée par son dirigeant Ingénieur et pêcheur professionnel, pour aller vers l’objectif collectif du COPEM dont la devise est «  modernisons pour une pêche durable et responsable  ».

Leslie Widmann

Société à mission Mariteam

A propos du COPEM : Association de marins-pêcheurs créée en 2019 pour « Développer la Pêche et la production de Pêche, les actions et activités diverses liées à la Pêche, aux activités maritimes, nautiques, aquatiques. Développer la profession, les compétences, les aptitudes par l’exercice professionnel, la formation, la création d’activité et d’entreprise… Afin de contribuer au développement de la Martinique et à l’amélioration de la condition des personnes (…) »

Tous ses membres sont marins-pêcheurs en activité et bénévoles. Ils représentent tous les ports de La Martinique.




En 2023, le COPEM a réalisé le projet « Sécurité Homme embarqué » pour équiper 150 pêcheurs d’un Kit composé d’un gilet homologué air bag, d’une balise satellite personnelle et d’une flashliqht permettant de le sauver en cas de chute à la mer. Ce programme collectif a reçu un cofinancement important de la Collectivité Territoriale de Martinique avec l’appui de la Direction de la Mer de Martinique.

Depuis 2019 le COPEM porte le projet d’un navire construit en Martinique sur la base d’un plan d’architecte défini avec les pêcheurs, appelé COPEM 10-32.


Retrouvez les chroniques de Leslie Widmann dans la rubrique « Demain la mer » de nos magazine trimestriel : https://boutique.lepetiteconomiste.com



Un message, un commentaire ?


Crédit:
Lien source

Les commentaires sont fermés.