Économie : Pétrole sans frontière pour le #Niger et le #Bénin

Jusqu’à ce 23 avril 2024, date de cette publication, la frontière du Niger vis-à-vis du Bénin reste toujours fermée. C’est dire que le Niger maintient sa position délétère envers son voisin le Bénin. Seulement, il est noté que les tensions entre les deux pays n’affectent pas leurs intérêts économico-pétroliers.

Constat : le pétrole brut nigérien extrait des puits d’Agadem a atteint la station terminale de Sèmè au sud du Bénin ce dimanche 21 avril 2024.

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Depuis fin juillet 2023, le Niger a fermé ses frontières avec ses voisins, y compris le Bénin. Suite aux décisions de la CEDEAO, le Bénin a appliqué la réciprocité, mais depuis début décembre 2023, Cotonou a revu sa position vis-à-vis du Niger. Dans son message sur l’état de la Nation le jeudi 21 décembre 2023 au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo et toutes les occasions qu’il a eues face à la Presse, le Président Patrice TALON a fait savoir que le temps des menaces et des sanctions est passé et qu’il faut envisager les relations autrement avec le Niger.

Le Port Autonome de Cotonou, dans la droite ligne de cette vision, a levé les restrictions imposées aux importations en direction du Niger. Fin février 2024, le Bénin ordonne la réouverture de ses frontières avec le Niger. Ce dernier joue les prolongations et maintient ses frontières fermées… mais pas pour le pipeline et son pétrole brut.

Lire aussi : https://visages-du-benin.com/interets-economico-petroliers-entre-le-benin-et-le-niger-quand-loleoduc-se-passe-de-la-fermeture_des_frontieres/

En effet, un peu de moins de six (06) mois après la mise en service du Pipeline Export Niger-Bénin le 1ᵉʳ novembre 2023, le pétrole brut nigérien a atteint la station terminale de Sèmè au sud du Bénin.  Le constant a été fait ce dimanche 21 avril 2024 par la Société West Africa Oil Pipeline Bénin Company (WAPCO) principal bras financier du projet. 

Le pétrole brut sorti des forages d’Agadem à plus de 1.700 km de Niamey parcourt à travers le pipeline, une distance d’une longueur de près de 2 000 Km, dont 675 Km sur le territoire béninois pour arriver au terminal de Sèmè où il sera stocké et ensuite acheminé vers l’offshore SPM pour la vente. Sur ce parcours de l’oléoduc Niger-Benin, sont disposés neuf (9) réservoirs à remplir dont six (06)  au Niger et trois (03) sur le territoire béninois. 

Le Niger toujours fâché… Mais pour son pétrole qui traverse le Bénin
 
Les nouvelles autorités de Niamey, ne peuvent raisonnablement remettre en cause les relations avec Cotonou sur le projet Pipeline, car les deux parties en tirent énormément profit.

La commercialisation du pétrole, dont le pays tirera plus du quart des recettes, pourrait représenter la moitié de ses recettes fiscales et le quart de son PIB, soit plus de 13,6 milliards de dollars, d’après les données de la Banque mondiale, et représenter près de 80 % de ses exportations.
Pour rappel, grâce à cet oléoduc, le Niger, va écouler, et ce, pour la première fois, son brut sur le marché international, via le port en eau profonde de Sèmè au Bénin, soit 110.000 barils par jour dont 90.000 barils pour l’exportation. Selon les sources nigériennes, les réserves du pays tournent autour de deux milliards de barils et 200.000 barils par jour seront produits dès 2026. 

Avantages pour le Bénin
Avec le Pipeline Export, le Bénin bénéficie d’une (01) station terminale à Sèmè-Kpodji mais aussi deux (02) stations de pompage à Gogounou et Tchatchou ; Un (01) terminal d’exportation en haute mer. L’oléoduc travers au Bénin dix-sept (17) Communes et 141 villages départements traversés qui bénéficieront toutes de réalisations d’œuvres socio-communautaires (salles de classe, centres de santé, etc.).
Il y a eu par ailleurs   3 000 emplois lors de la phase de construction qui a duré un peu plus de deux ans et actuellement 500 emplois permanents dans le cadre de l’exploitation de l’ouvrage.

Au plan fiscal, le Bénin tirera de l’exploitation de cet oléoduc plus de 300 milliards de F CFA (460 millions d’euros) comme droit de transit et recettes fiscales pour les vingt premières années d’exploitation du pipeline.

Francis Z. OKOYA

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