« El buen vivir » ou « le bien vivre » porté par les réalisateurs d’Amérique du Sud au festival du cinéma latino-américain de Pessac

Du Chili à l’Amazonie brésilienne, de l’accaparement des terres péruviennes des bergers d’alpagas aux marches de contestations en Patagonie, le festival offre un voyage entre émerveillement poétique et inquiétude climatique.

France Télévisions – Rédaction Culture


Publié



Temps de lecture : 3min

Image du film "Raiz" de Franco Garcia Becerra, 2024. (DR)

Image du film « Raiz » de Franco Garcia Becerra, 2024. (DR)

Les 42es Rencontres du cinéma latino-américain se tiennent du 19 au 25 mars, à Pessac, dans la banlieue bordelaise. L’occasion de découvrir un cinéma engagé pour les luttes contre le dérèglement climatique et ses dramatiques conséquences.

À travers fictions et documentaires, ce sont des portraits d’hommes et de femmes combattants, des cris d’alerte ou des récits des gouvernants cyniques prêts à tout pour faire taire les opposants.

« El buen vivir », soit le « bien vivre », est le thème de cette édition. Un principe philosophique et politique fondé sur le concept selon lequel les êtres humains et tous les êtres vivants appartiennent à un système, la « Pacha Mama », avec trois valeurs essentielles : prendre soin des êtres humains, prendre soin de la terre, de l’univers et vivre en communauté et solidarité. Il est indéniable – et dramatique – que ce principe est piétiné par de nombreuses nations et sociétés.

Le récit des cinéastes latino-américains est imprégné de ce « buen vivir » car ces choix de vie sont portés par des peuples autochtones d’Amérique latine : c’est « la cosmovision » et le mode de vie des Aymaras et Guaranis de Bolivie, des Shuars d’Équateur, des Mapuches du Chili, des Shipibos Konibos du Pérou ou encore des Nasas de la région du Cauca en Colombie. Un festival de rencontres entre le 7e art et ces modes de vie ancestraux.

Dans la sélection de ce festival se croisent toutes sortes de récits. Mais l’imaginaire sud-américain surgit toujours au coin des écrans. Dans Cosmografias du réalisateur chilien Juan Francisco Salazar, le spectateur est embarqué en 2051 entre le désert d’Atacama en péril écologiste et Mars ou s’est réfugié l’astrobiologiste maori Xue Noon.

Conte et légendes de science-fiction et poésie pour un cri de colère.

Sur le site « cerosetenta » (en espagnol), le réalisateur raconte : « Nous avons filmé dans le désert d’Atacama en collaboration avec des activistes et des communautés indigènes Lican Antai du désert d’Atacama, avec des scientifiques et des syndicats de pêcheurs, avec lesquels nous avons discuté du rôle que pourrait jouer la science-fiction dans la récupération des histoires ancestrales, la défense du territoire contre l’extraction du lithium qui assèche toute l’eau des salines d’Atacama, et comment la fiction pourrait être un outil politique utile et créatif (…) mais aussi des moyens de penser à un avenir plus merveilleux et plus aimant. »

Le merveilleux pour trouver une piste entre ceux qui exploitent sans vergogne ces territoires et ceux, démunis mais solidaires, qui tentent une dernière fois de préserver la vie sur Terre.

Avant de quitter la planète, s’en remettre aux esprits des ancêtres : tel est le scenario du terrifique El crepusculo de las especies d’Alberto Romero. Un scénario encore une fois de science-fiction : en 2063, il n’y a plus aucun arbre sur Terre et l’humanité se prépare à quitter la planète qui manque d’oxygène pour la survie de notre espèce.

Diana, une biologiste de 75 ans, entame un voyage mental vers 2022 et se souvient de Miguel, le dernier des gardiens des bois de la pampa argentine.

Des images d’une beauté étrange, pour un récit initiatique de retour vers la nature de l’un des 16 films en compétition au festival.

Les 42es Rencontres du cinéma latino américain se tiennent au cinéma Jean Eustache, à Pessac, en Gironde, du 19 au 25 mars 2025.

Affiche des Rencontres du cinéma latino-américain 2025. (DR)

Affiche des Rencontres du cinéma latino-américain 2025. (DR)


Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.