Elections législatives 2024 en Haute-Garonne : avantage à l’union de la gauche, la ministre Dominique Faure menacée

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L’union de la gauche sort en position de force au premier tour des élections législatives malgré la poussée historique du Rassemblement national. La majorité présidentielle est en grande difficulté, comme la ministre Dominique Faure.

En 2017, lorsqu’Emmanuel Macron a été élu président de la République pour la première fois, les élections législatives en Haute-Garonne avaient été d’une facilité déconcertante pour le jeune pouvoir : neuf députés sur dix avaient été confortablement élus et rien ne semblait arrêter le rouleau compresseur En marche. À peine sept ans plus tard, la machine présidentielle a stoppé net sur les bords de Garonne. Hier soir, le premier tour des élections législatives a été impitoyable avec les quatre députés sortants de la majorité. Seule Corinne Vignon, sur la 3e circonscription, semble en mesure de conserver son siège.

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Pour les autres, c’est la Bérézina : comme le symbole d’un pouvoir disqualifié, la ministre Dominique Faure est au second tour mais devancée par le candidat Nouveau Front populaire Jacques Oberti, maire socialiste d’Ayguevives, et la candidate du Rassemblement national, Caroline Falgas-Colomina.

La ministre Dominique Faure menacée.
DDM – ADRIEN NOWAK

Elle dira dans les heures qui viennent si elle maintient sa candidature ou non.
Monique Iborra, sur la 6e circonscription de l’ouest toulousain, pourrait mettre un terme à une longue carrière parlementaire (elle a été élue pour la première fois en 2007) si elle décidait de ne pas se maintenir dans une triangulaire qui l’oppose à Arnaud Simion, le candidat socialiste qui la domine de près de 4 000 voix, et Nadine Demange-Fierlej (RN) arrivée en deuxième position. Elle aussi n’a rien fait connaître de ses intentions de second tour et ne sera pas encouragée pour cela par les déclarations du patron départemental de Renaissance, Vincent Terrail-Novès, qui n’a donné hier soir aucune consigne de vote…

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Le RN en position de gagner au moins un siège, une première

Autre député sortant menacé, Jean-François Portarrieu (Ensemble) qui livrera un duel au second tour dans la 5e circonscription face au leader du Rassemblement national en Haute-Garonne, Julien Leonardelli, tout juste élu député européen le 9 juin dernier. Le parlementaire de la majorité peut bénéficier du désistement annoncé de la candidate Sylvie Espagnolle mais plus de 7 000 voix le séparent de son adversaire…
Le Rassemblement national, qui poursuit sa progression dans le département, présentera des candidats au second tour dans sept circonscriptions sur dix, et se trouve en position d’en remporter deux. Ainsi dans la 7e circonscription (Muretain), le candidat LR soutenu par le RN, Gaëtan Inard, est en ballottage favorable face au député sortant Christophe Bex (LFI). Ni le Front national, ni son avatar RN, n’ont jamais gagné le moindre siège de député en Haute-Garonne…

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La poussée du parti d’extrême droite jette une ombre sur la performance des candidats du Nouveau Front populaire. À Toulouse, il n’y a pas de suspense : député LFI sortant François Piquemal, est réélu dès le premier tour sur la 4e circonscription toulousaine. Dans la Ville rose et en périphérie, l’union de la gauche écrase tout : ballottage favorable pour les sortants Hadrien Clouet (LFI) sur la 1re circonscription, pour Anne Stambach-Terrenoir (LFI) sur la 2e, et Christine Arrighi (Europe Ecologie-Les Verts) sur la 9e.

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Le PS bénéficie du Front populaire

Le PS aussi a repris des couleurs. Deux candidats socialistes sont en ballottage favorable : Jacques Oberti dans le Lauragais et Arnaud Simion dans l’ouest toulousain. Et même si Joël Aviragnet est devancé par le RN dans le Comminges (8e circonscription), le député socialiste sortant est coutumier des « remontadas » spectaculaires. Il pourrait par ailleurs bénéficier du report des voix de la candidate Ensemble, Céline Laurenties-Barrère, qui ne se qualifie pas pour le second tour. Si dimanche prochain le Parti socialiste ramenait trois députés à l’Assemblée nationale, ce serait une première depuis la vague rose de 2012. Hier soir, le premier secrétaire du PS de Haute-Garonne, François Briançon, appelait « au désistement de tous les candidats républicains arrivés troisième. Cela concerne l’arc républicain, des LR jusqu’à LFI, et c’est cet arc qui doit se mobiliser. Et j’attends une parole claire du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, sur cette question. »

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« Tout doit être mis en œuvre pour battre l’extrême droite dimanche prochain. Pas une voix ne doit manquer pour que notre pays ne sombre pas » a martelé pour sa part le président du conseil départemental, Sébastien Vincini. Les candidats défaits de la majorité présidentielle pourront-ils résister à la pression républicaine ?

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