« Elle a été choisie démocratiquement », les élus de Franche-Comté réagissent à la polémique

Dominique Voynet, députée écologiste du Doubs, vient d’être nommée au sein du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN). Cette nomination fait débat. Deux députés ont adressé une lettre à la présidente de l’Assemblée nationale afin de revenir sur cette décision.

L’essentiel du jour : notre sélection exclusive

Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l’info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.

France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « L’essentiel du jour : notre sélection exclusive ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

“Nous avons appris avec stupéfaction la désignation par l’Assemblée nationale de Madame Dominique Voynet au sein du Haut Comité pour la Transparence et l’Information sur la Sécurité Nucléaire (HCTISN)”

Ces mots sont ceux des députés Antoine Armand (Renaissance) et Raphaël Schellenberger (Les Républicains) dans une lettre adressée ce jeudi 19 mars à la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. L’un est élu en Haute-Savoie, l’autre dans le Haut-Rhin. Tous les deux remettent en question la nomination de la députée écologiste du Doubs au sein de l’institution nucléaire. 

Le HCTISN est une instance indépendante chargée de garantir et de promouvoir la transparence et l’information sur la sécurité du nucléaire. Elle regroupe des députés, des services de l’État, des membres d’ONG, des élus locaux ou encore des Commissions locales d’information (CLI) situées à proximité des sites nucléaires. Le nom de Dominique Voynet figure au Journal officiel en date de ce mercredi 19 mars. 

Dans leur courrier adressé au Palais Bourbon, Antoine Armand et Raphael Schellenberger dénoncent le “positionnement idéologique” de la députée au sujet du nucléaire, confirmé devant la Commission d’enquête sur la souveraineté énergétique en février 2023.

“Rien qu’en décembre dernier, elle disait vouloir saborder le nucléaire français”, peut-on lire sur le compte X d’Antoine Armand ainsi que dans la lettre adressée au Palais Bourbon. 

Dominique Voynet s’est vu attribuer le surnom de « fossoyeuse du nucléaire » par ses détracteurs en raison de l’arrêt du réacteur Superphénix, mis en service en 1985 et stoppé en 1997. Depuis, l’élu ne manque pas de partager ses positions contre le nucléaire. 

« Nous ne devons pas renouer avec des décennies d’approches militantes et irrationnelles, qui n’ont eu pour seul effet que d’affaiblir notre filière nucléaire et de freiner une transition écologique pragmatique et ambitieuse », poursuivent les deux députés. 

La lettre se conclut par une demande des élus qui réclament de reconsidérer la nomination de Dominique Voynet, ministre de l’Environnement dans le gouvernement Jospin, “afin de garantir que le HCTISN puisse remplir pleinement sa mission, en s’appuyant sur des faits scientifiques et l’expertise de membres impartiaux et compétents ».

Pour Benoît Vuillemin, maire Renaissance de Saône et vice-président de Grand Besançon, Dominique Voynet a « été choisi démocratiquement » et il a confiance en Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée Nationale.

S’il avoue avoir été « surpris » par cette nomination, s’il ne partage pas ses positions sur le nucléaire qu’il défend fervemment dans le contexte du développement des intelligences artificielles, il souligne une « très bonne collaboration » avec l’élu de sa circonscription. « Je suis dans le débat, pas dans le combat », finit-il par conclure. 

Le débat, c’est également ce qui plaît aux élus d’Europe Écologie Les Verts. « C’est plutôt rassurant qu’il n’y ait pas que des personnes convaincues par le nucléaire, une instance indépendante », souligne Philippe Eric Chatelain, secrétaire régional du parti en Franche-Comté. « Eux sont positionnés pour et ça ne pose aucun problème. Au moins, il y aura un équilibre », renchérit-il.

« On a besoin de personnes qui ont des analyses différentes pour avoir de la transparence », ajoute Bernard Lachambre (EELV), conseiller municipal à Montbéliard. Les deux élus ne manquent pas de souligner l’expertise de Dominique Voynet qui travaille depuis de nombreuses années sur les questions du nucléaire. 

Contactée, la députée écologiste n’a pour le moment pas répondu à notre demande. L’élue a réagi au micro de France Inter : « J’interprète cette démarche comme une forme d’intimidation à mon égard. C’est comme si on avait uniquement le droit de défendre des positions quand elles sont favorables à l’espèce de consensus pro-nucléaire ambiant ». Dominique Voynet dénonce le fait de « devoir se justifier si on ne partage pas l’enthousiasme ambiant » sur le nucléaire.

« J’ai une culture scientifique, je siège à l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, je crois que je n’y raconte pas de sottise, et donc je demande tout simplement le respect », conclut la députée, choisie pour intégrer la HCTISN depuis le mois d’octobre 2024. 


Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.