Emmanuel Petit vedette d’un jour à Montgivray

Séville 1982, c’est sans doute un peu trop loin pour la marmaille footballeuse née au début des années 2010 qui s’est pointée de bon matin, ce mardi 23 avril, au stade Maurice-Bijotat de Montgivray. Peu des 200 enfants massés sur la pelouse se sont remis la trombine de Jean-Luc Ettori, ancien gardien de but de l’équipe de France et acteur du fameux France-Allemagne de la Coupe du monde de l’époque en Espagne. « En revanche, moi, j’aimerais bien être à la place de ces mômes, à jouer au foot pour le plaisir. Mais on ne peut pas remonter le temps », sourit le vénérable sexagénaire (68 ans), aujourd’hui installé à Tours. « Deux heures de route pour venir voir et faire plaisir à un ami, ce n’est pas grand-chose », appuie-t-il.

500 enfants attendus toute la semaine

L’ami en question, c’est évidemment Dominique Bijotat, alias « Bibi » pour ses intimes de la glorieuse époque de l’AS Monaco, et pierre angulaire de ce 1er festival éponyme qui se déroule jusqu’à samedi 27 avril. Chez lui, sur ce même terrain qui l’a vu naître au football et qui porte désormais le nom de son regretté papa, Maurice, décédé il y a deux ans. « Un lieu rempli d’émotions pour moi », rappelle-t-il, et qu’il a voulu le théâtre de jeu de la jeunesse du foot du département.

« On voulait faire quelque chose pour les jeunes mais aussi pour tous, c’est pour ça que la journée de mercredi dédiée aux personnes en situation de handicap me tient à cœur », précise l’enfant de Chassignoles, grand ordonnateur de la cérémonie d’ouverture de ce rendez-vous qui va réunir au total 500 footballeurs de l’Indre en herbe sur les quatre jours, des catégories U7 à U17.

Les U11 et U13 réunis pour cette première journée étaient à fond.
© (Photo cor. NR, Serge Vialle)

Les U11 et U13 conviés lors de la première journée auront eu un peu plus de chance que les autres. Celle de voir, de parler et de côtoyer Emmanuel Petit, indéniable vedette du jour, sollicitée de toute part pour une photo, un autographe ou plus simplement un mot. Cela a plu au champion du monde 1998 et champion d’Europe 2000, qui n’a rechigné à rien. « Ils ne m’ont jamais vu jouer, je crois que ce sont plutôt leurs parents qui me les envoient », s’amusait-il.

Le rapport avec les gens est essentiel, surtout avec la jeune génération

Emmanuel Petit, champion du monde 1998

Emmanuel Petit se doutait bien quand même que sa deuxième carrière, médiatique celle-ci, en tant que consultant et spécialiste foot sur les ondes radio et télé de RMC, avait un rapport avec son plébiscite auprès des jeunes Indriens. « Je crois fermement que le rapport avec les gens est essentiel, surtout avec la jeune génération. On vit dans un monde où l’on est complètement détaché, où l’on communique avec les réseaux sociaux, dans la virtualité en permanence. Ce n’est pas que négatif, mais il ne faut pas oublier son humanité », dit celui qui, après avoir coupé le cordon et allumé la flamme de la manifestation, n’aura eu que trois mots à destination de son jeune auditoire : « Respect, partage et plaisir ».

Avant de repartir vers la capitale dans l’après-midi pour vaquer à ses occupations professionnelles, Emmanuel Petit aura bien pris le temps de prendre le pouls du rendez-vous, ne pouvant s’empêcher de scruter les enfants en action sur les mini-terrains. « Les regarder jouer, cela fait partie du partage. Et quand je vois la sphère passer devant moi, j’ai bien envie de la titiller », résume-t-il.

Bijotat : « Rendre ce que le foot m’a donné »

Emmanuel Petit avait promis à son ami « Bibi » qu’il viendrait. Ce n’était pas que pour la galerie : « Il m’a demandé de venir il y a plusieurs mois de cela et je lui ai dit oui tout de suite, sans même savoir quel serait mon emploi du temps ». Intercalé entre deux tours de Ligue des champions, le raout montgivrain tombait à point. Pour Petit, pour Bijotat, pour Ettori. Et pour tout un club, qui mesurait son bonheur. « C’est la première fois qu’on reçoit un champion du monde. Pour un club comme le nôtre, c’est fou », s’enthousiasmait le président de l’USM, Julien Varenne, au four et au moulin pour la bonne tenue du tournoi.

Dominique Bijotat célèbre à l’occasion les quarante ans de sa médaille d’or olympique.

Dominique Bijotat célèbre à l’occasion les quarante ans de sa médaille d’or olympique.
© (Photo cor. NR, Serge Vialle)

« Qui aurait pu penser un jour qu’on puisse organiser une manifestation de cette ampleur-là à Montgivray ? », appuyait Dominique Bijotat. Réponse : lui-même. « Je voulais rendre au plus grand nombre ce que le foot m’a donné. Les venues de Manu (Petit) et Jean-Luc (Ettori), ce sont les cerises sur le gâteau », concluait-il, médaille d’or autour du cou. Dominique Bijotat est l’un des très rares natifs de l’Indre à avoir été champion olympique. C’était il y a quarante ans, aux JO de 1984 à Los Angeles, avec l’équipe de France. On a connu des anniversaires moins joyeux.

> Suite du Festival Dominique Bijotat à Montgivray. Mercredi : tournoi pour les personnes en situation de handicap. Jeudi : tournois U7 et U9. Vendredi : tournois U15 et U17. Samedi : tournoi interne au club. Début des matchs à 9 h. Entrée libre, restauration sur place.

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