Je suis fortement pour le changement de nom de notre seule institution universitaire francophone au Nouveau-Brunswick.
J’ai beaucoup apprécié et suis pleinement d’accord avec Michel Clavette dans sa lettre «Changer de nom, c’est honorer notre héritage et embrasser l’avenir» parue dans l’Acadie Nouvelle du 12 mars, ainsi que l’opinion de Michel Doucet «Pourquoi je soutiens un changement de nom pour notre université» parue également dans l’Acadie Nouvelle du 14 mars.
Ces deux lettres sont trop bien écrites et pertinentes pour que j’essaie de les commenter et d’y ajouter quoi que ce soit.
J’aimerais y mettre quand même mon petit grain de sel. Comme Alonzo Desjardins j’ai reçu une attestation en sciences appliquées (Génie civil), en 1963. Cette attestation était un certificat de 3e année en génie, pas de l’Université de Moncton, mais de l’Université Saint-Joseph. La formation de génie n’était livrée que pour les trois premières années à cette époque. La graduation a eu lieu au mois d’avril et l’Université de Moncton a été incorporée en juin ou juillet de la même année.
Ce certificat devait nous orienter vers l’Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton pour terminer les deux autres années requises. Parce que la formation et la ville étaient en anglais, j’ai opté pour continuer en français à l’Université Laval de Québec, en sciences et génie. Malgré l’avis de certains professeurs de Moncton, me faisant remarquer que la formation était plus difficile à Laval, étant quelque peu calquée sur la France et donc beaucoup plus théorique. Rien à y faire, je ne fais jamais comme les autres de toute façon!
Pour moi, la surprise fut que dans certains cours j’avais une avance sur les autres étudiants québécois et durant ces deux ans mes résultats se situaient au premier tiers de la classe.
Tout ça pour dire que ce n’est pas le nom de l’université qui fait la qualité et la renommée de celle-ci. Qu’elle s’appelle Université de Moncton ou Université Nouvelle-Acadie et que ce sont les mêmes formations en français et le même corps professoral, la qualité et la renommée devraient être les mêmes en fin de compte.
Mais le gros avantage avec la deuxième option, c’est que la présente et les futures générations auront de quoi à s’identifier comme Acadiens et francophones comportant un héritage de résilience et de courage et non un boulet à traîner qui s’appelle Robert Monckton, bourreau des Acadiens.
Le titre de cette opinion «En avant l’audace et non la peur», décrit parfaitement mes convictions en ce qui concerne le changement de nom pour l’Université de Moncton.
La peur, c’est rester figé sur place, rien n’avance et rien ne bouge, tout reste dans un état statique, comme on dit en génie civil, sans vraie évolution.
Robert Dugas
Caraquet
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