En Centre-Bretagne, Dominique et Pierre-Yves Le Borgne transmettent la ferme à leurs fils Nicolas et Antoine
Bertrand Dumarché
Publié le
À 29 ans, Nicolas Le Borgne est installé avec son père Dominique, 56 ans, et son oncle Pierre-Yves, 57 ans, depuis le 1er janvier 2023 au GAEC de Kost Ar Minez à Paule. Antoine, 28 ans, le fils de Pierre-Yves les a rejoints le 1er janvier 2025.
« J’ai travaillé pendant 10 ans en ETA (entreprise de travaux agricoles), explique Nicolas. Mais j’ai toujours eu envie de revenir à la ferme. On ne s’est pas posé de questions. Mon arrivée s’est faite comme ça. » Comme s’est faite celle de son cousin Antoine.
Le nouvel associé, après un bac pro et un BPREA a travaillé dans une ferme laitière, puis en grandes cultures et dans le transport. Les deux jeunes hommes apportent, en plus de leur envie de reprendre la ferme, cette expérience dans d’autres lieux, d’autres organisations. « Ce qui n’empêche pas que la transmission se fait naturellement », souligne Antoine.
C’est un atout que pointe d’ailleurs Dominique. « Cette expérience à l’extérieur leur a appris sur la façon de travailler comme le décident d’autres personnes. Nous, nous sommes nos propres patrons. Nos décisions nous engagent. »
Une évolution de la ferme
Dans la salle attenante à la laiterie, les quatre associés prennent leur café, « comme tous les matins ». Ce moment, où ils arrivent à lever la tête du quotidien, discuter des petits sujets de la ferme comme des grandes orientations. « Et, comme le plus souvent, on est d’accord. On a les mêmes idées sur la conduite de la ferme et sur son avenir. »
Avec l’arrivée des deux nouveaux associés, l’élevage est passé à 100 puis 120 vaches. 600 000 litres de lait en plus. « C’est monté progressivement en puissance. » Avec des investissements pour faciliter le travail des agriculteurs. Le passage en logettes, la nouvelle fosse. « On fait évoluer notre outil de travail. Tout cela est la continuité de quelque chose. Ce n’est pas une révolution. Juste une évolution. »
Il reste 6 ou 7 ans à faire pour Dominique et Pierre-Yves. Un temps à mettre à profit pour optimiser le travail. « Pour qu’à terme, on puisse travailler à deux sur la ferme avec la même structure. » 120 vaches laitières Prim’Holstein, sur une surface de 150 hectares.
Des investissements à venir
« Après ces investissements des bâtiments, on va travailler sur les silos. En nurserie aussi, on est juste. Tout ça sera à voir dans les prochaines années. » Des projets qui mettent tout le monde d’accord dans le GAEC. « Pour l’alimentation, on va gagner du temps, ça va améliorer la qualité des fourrages et avec la mélangeuse automotrice, on gagne 10 heures de manipulations par semaine avec moins de matériel donc des économies de carburant. »
Pierre-Yves et Dominique apprécient eux aussi de gagner du temps. Ils apprécient aussi de voir leurs garçons avoir une autre pratique de l’agriculture que la leur. Avec la même passion, la même qualité technique mais en prenant plus de temps pour eux, en ayant une vie sociale plus développée qu’eux ont pu avoir. « On travaille pour vivre », remarque Dominique. « Parce que si on gagne du temps pour nourrir, il faut savoir que mentalement, il y a toujours une grosse charge, une pression. Alors après une grosse journée de boulot, c’est bien de ne pas ramener du travail à la maison. » Nicolas apprécie de pouvoir profiter de sa fille.
Une fierté partagée
Nicolas et Antoine veulent faire perdurer ce qui a été mis en place. « C’est une fierté », insistent-ils. Pierre-Yves et Dominique sont sereins. « L’exploitation continue. Aujourd’hui, ce sont davantage les jeunes qui prennent les décisions, souffle Pierre-Yves. On ne les a pas poussés à s’installer mais on est ravis qu’ils aient pris cette décision. » Fierté partagée.
Autour du café, les discussions se poursuivent. On parle des prochains investissements. « Un jour, il faudra faire une nurserie. Des projets, on en a plein la tête mais chaque chose en son temps », annonce Nicolas. Antoine approuve : « On veut bien faire. On termine un chantier avant de passer au projet suivant ». Parce que tout ça a aussi un coût.
Mais eux ne voient que les côtés positifs. Faire un métier qu’ils aiment dans un environnement préservé. « On est bien ici, en Kreiz-Breizh. On a nos amis, la famille. C’est un territoire bon pour l’agriculture. »
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